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Après l'incident ferroviaire de Tolochenaz, le canton de Vaud exige des actions

La voie ferrée encore en travaux à Tolochenaz (VD). [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Après l'incident ferroviaire de Tolochenaz, le canton de Vaud exige des actions / Le Journal horaire / 26 sec. / le 23 novembre 2021
Considérant que l'Arc lémanique a été défavorisé par rapport à d'autres régions du pays, le Grand Conseil vaudois a voté mardi une résolution pour réclamer à Berne le financement d'un renforcement de la ligne ferroviaire entre Lausanne et Genève.

Le Parlement cantonal a fait bloc derrière le texte de la députée Florence Bettschart-Narbel (PLR). La résolution charge le Conseil d'Etat de demander à la Confédération "d'inscrire dans sa planification ferroviaire à l'horizon 2035, la construction d'un tracé alternatif à la ligne historique, en surface ou en sous-sol, pour garantir la redondance de l'axe ferroviaire entre Lausanne et Genève".

L'affaissement de terrain qui s'est produit à Tolochenaz le 9 novembre dernier, provoquant de fortes perturbations, montre la "fragilité" de cette ligne pourtant "capitale", a estimé la Verte Rebecca Joly. Comme les autres députés, elle a souligné que ces dernières années, le réseau ferroviaire romand avait souffert d'un "manque d'investissements".

Avancer l'argent? Impossible!

"L'Arc lémanique et la Suisse romande ont été laissés pour compte si on les compare à d'autres régions comme la métropole zurichoise, bien servie depuis de nombreuses années", a lancé Jean Tschopp (PS). "Une nouvelle ligne est nécessaire le plus vite possible."

Jugeant le développement du rail indispensable pour lutter contre les émissions de CO2, Hadrien Buclin (Ensemble à Gauche-POP) a demandé à la conseillère d'Etat Nuria Gorrite si le canton ne pouvait pas avancer les milliards de francs nécessaires. "La priorité n'est-elle pas telle qu'il faudrait aller de l'avant sans attendre une décision de la Confédération?"

Impossible, a répondu la cheffe du Département des infrastructures. Le Fonds d'infrastructure ferroviaire (FIF) exclut toute possibilité de préfinancement, a-t-elle expliqué, afin de ne pas privilégier les cantons les plus riches. Tout argent déboursé l'est par conséquent à fonds perdu.

La ministre, qui avait elle-même appelé à la création d'une deuxième ligne à deux voies entre Lausanne et Genève au lendemain de l'incident de Tolochenaz, a salué la résolution. "Battre le fer pendant qu'il est chaud est toujours une bonne idée!" Mais il faudra fédérer tous les cantons romands pour gagner la "bagarre" pour les financements, a-t-elle prévenu.

D'autres projets

"Le FIF permet des investissements de 1 milliard de francs par an pour l'ensemble des besoins de la Suisse", a chiffré Nuria Gorrite. "Or les régions de Suisse alémanique se fédèrent très bien. Certains projets concurrentiels sont en avance sur les nôtres, comme la gare souterraine de Lucerne ou le projet Herzstück de Bâle."

Jouer "Suisse romande contre Suisse alémanique" n'est peut-être pas la meilleure idée, a réagi Marc-Olivier Buffat (PLR). "Je ne suis pas certain qu'on en sorte gagnants." Il a rappelé que d'autres projets étaient à l'étude pour désengorger le réseau ferroviaire, à l'image du Cargo sous terrain. "Il faut aller dans la complémentarité et suivre plusieurs voies. C'est ainsi que l'on trouvera des solutions rapides."

Rapide, la construction d'une nouvelle ligne entre Lausanne et Genève ne le sera de toute façon pas, a confirmé Alexandre Rydlo (PS), ingénieur aux CFF. "Nous ne sommes pas en Chine. Cela ne se fera pas en deux ou trois ans. Mais le plus tôt on commencera, le mieux ce sera."

>> Revoir le débat d'Infrarouge sur les infrastructures ferroviaires :

Infrastructures: la Suisse a-t-elle raté le train?
Infrastructures: la Suisse a-t-elle raté le train? / Infrarouge / 62 min. / le 17 novembre 2021

ats/boi

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