Publié

L'Etat du Valais demande des comptes à la BCVs dans l'affaire Alkopharma

Le palais du gouvernement du Valais à Sion. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Le palais du gouvernement du Valais à Sion. - [Keystone - Jean-Christophe Bott]
L'Etat du Valais intervient dans l'affaire Alkopharma. Il veut s'assurer que la Banque cantonale du Valais (BCVs), qui aurait accordé un crédit à l'entreprise, a pris les mesures nécessaires pour respecter le droit.

Actionnaire majoritaire de la BCVs, l'Etat du Valais ne peut qu'exercer les droits liés à ses actions. Il ne peut pas intervenir dans la gestion opérationnelle de la banque, indique lundi un communiqué.

Le chef du Département des finances Roberto Schmidt adressera une lettre aux représentants de l'Etat au conseil d'administration de la BCVs pour s'assurer que le droit a été respecté dans ce dossier. Il devront en informer le Conseil d'Etat, précise le communiqué.

Une perte de 17 millions après faillite

Selon la presse dominicale, la BCVs aurait accordé un prêt de 85 millions de francs à la société Alkopharma, basée à Martigny, mise en faillite en 2013. La banque aurait perdu 17 millions de francs dans l'aventure. Le Matin Dimanche évoque aussi un conflit d'intérêts entre le président du conseil d'administration de la banque qui serait lié d'amitié avec le patron d'Alkopharma.

La BCVs a communiqué dimanche qu'elle appliquait rigoureusement les prescriptions légales en matière de gestion de crédits et que son bénéfice est en croissance constante depuis quinze ans. Fondamentalement, la banque ne commente ni l'existence ni l'absence de relations d'affaires avec un tiers, précise-t-elle.

Des médicaments périmés

Quatre responsables de l'entreprise ont été condamnés à des peines pécuniaires en 2016 par la justice valaisanne pour avoir falsifié les dates de péremption d'un médicament contre le cancer. Swissmedic a fait recours car le tribunal n'a pas retenu la mise en danger de la santé des patients. La date du procès en appel n'est pas encore agendée.

>> Lire aussi : Un anticancéreux périmé a été administré dans des hôpitaux suisses

ats/ebz

Publié

Réactions politiques en Valais

Sur un plan politique, le parti socialiste du Valais romand demande des explications à l'Etat, actionnaire de la banque à 70%. L'UDC du Valais romand souhaite que la commission de gestion du Grand Conseil enquête sur cette affaire pour établir les responsabilités respectives.

Le PLR valaisan a également réagi lundi. Il demande au Conseil d'Etat et aux autorités de surveillance d'apporter des réponses claires quant au respect des règles concernant l'octroi de crédits et des directives sur la récusation des membres du conseil d'administration confrontés à des conflits d'intérêts.