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"En s'alliant avec l'UDC, Nicolas Voide devient un faire-valoir de Freysinger"

Christophe Darbellay, ancien conseiller national, ancien président du PDC et candidat au Conseil d'Etat valaisan. [Keystone - Olivier Maire]
Christophe Darbellay réagit à la candidature de son collègue de parti Nicolas Voide / Forum / 6 min. / le 3 janvier 2017
Christophe Darbellay dénonce vivement dans une interview à la RTS l'alliance entre son collègue de parti Nicolas Voide et l'UDC dans la course au Conseil d'Etat valaisan. Le principal intéressé, quant à lui, affirme vouloir donner une "alternative" à l'électorat.

Lundi soir, le PDC Nicolas Voide ainsi que les UDC Oskar Freysinger et Sigrid Fischer-Willa ont annoncé qu'ils seront candidats à l'élection au Conseil d'Etat valaisan sur une liste commune intitulée "Ensemble à droite". Cette annonce a surpris l'ensemble du monde politique valaisan (cf. encadré)

>> Lire : Un PDC s'allie à l'UDC en vue de l'élection au conseil d'Etat valaisan

Cette candidature surprise de Nicolas Voide vise a priori Christophe Darbellay. En effet, comme les deux candidats sont domiciliés dans le même district, un seul peut siéger au gouvernement, selon la Constitution cantonale.

C'est un stratagème assez intéressant pour l'UDC, qui a peur que je batte Oskar Freysinger

Christophe Darbellay

Interrogé dans l'émission Forum, l'ancien président du PDC Suisse regrette cette candidature dissidente. "C'est contraire aux règles du parti et c'est aussi contraire aux intérêts du parti", relève-t-il.

Vives attaques contre Nicolas Voide

"Nicolas Voide a été deux fois candidat à l'intérieur du parti et deux fois ça c'est soldé par un échec. Maintenant, il s'acoquine avec l'UDC d'Oskar Freysinger", attaque Christophe Darbellay.

"C'est un stratagème assez intéressant pour l'UDC, qui a peur que je batte Oskar Freysinger", ajoute-t-il, n'hésitant pas à traiter son collègue de parti de "faire-valoir" ou de "porte-serviette" du tribun UDC.

Pour Christophe Darbellay, cette alliance est d'ailleurs une "manoeuvre pour détourner l'attention" des polémiques qui ont entouré la première législature du tribun UDC, notamment l'affaire Cleusix et celle du survivaliste Piero San Giorgio.

>> Lire : Oskar Freysinger renonce à consulter le survivaliste Piero San Giorgio et Le successeur de Jean-Marie Cleusix nommé à la tête de l'Enseignement valaisan

"Je ne prétends pas représenter mon parti"

De son côté, Nicolas Voide, lui aussi interrogé dans Forum, conteste formellement le fait que sa candidature au Conseil d'Etat valaisan soit une attaque frontale contre l'ancien conseiller national.

Il s'agit de donner une alternative et un choix à l'électorat valaisan, en particulier celui ancré à droite

Nicolas Voide

"Je ne prétends pas représenter mon parti", assure le dissident PDC, qui évoque une "démarche personnelle pour réunir sur une même liste des forces de droite partageant une même philosophie sur quantité de dossiers".

Pour lui, "il s'agit de donner une alternative et un choix à l'électorat valaisan, en particulier celui ancré à droite".

>> L'interview de Nicolas Voide :

L'ancien président du Grand Conseil valaisan Nicolas Voide dans son cabinet à Martigny. [KEYSTONE - Olivier Maire]KEYSTONE - Olivier Maire
La candidature de Nicolas Voide au Conseil d’Etat valaisan crée la polémique / Forum / 7 min. / le 3 janvier 2017

Didier Kottelat, avec ats

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Surprise générale dans les partis valaisans

Le président du PDC du Valais romand Serge Métrailler s'est dit surpris et déçu par la candidature de Nicolas Voide. Celui-ci a pris sa décision sans consulter ni informer la direction, a-t-il déclaré mardi.

Irrité, Serge Métrailler ne croit guère aux chances de Nicolas Voide: "Ce sera difficile pour lui de faire un meilleur score que Christophe Darbellay".

Le PDC, qui a désigné ses trois candidats le 12 mai dernier - Roberto Schmidt, Jacques Melly et Christophe Darbellay - alors que Nicolas Voide n'était pas prétendant, ne soutiendra pas la campagne de l'ancien grand baillif.

La surprise touche aussi les autres partis. "J'ai d'abord cru que c'était un gag", a déclaré la présidente du PS du Valais romand Barbara Lanthemann sur les ondes de Rhône FM. Cette manoeuvre laisse supposer "que la candidature de Christophe Darbellay fait mal".

L'étonnement est aussi de mise au PLR. "J'ai pensé à un canular", a enchaîné René Constantin, président du PLR valaisan, également sur Rhône FM. "Avec cette candidature, il met en danger son propre parti, ça laisse un peu songeur", s'étonne-t-il.