Publié

Sous enquête, la compagnie de danse valaisanne Interface perd ses locaux

Le Théâtre Interface à Sion. [WikiCommons - Spoutnik16 — Travail personnel]
Sous enquête, la compagnie de danse valaisanne Interface perd ses locaux / La Matinale / 60 sec. / le 25 juin 2021
La Ville de Sion résilie pour la fin de l'année le bail des locaux qu'elle loue à la fondation Interface. Cette décision fait suite à l'enquête pénale ouverte par le Ministère public contre le fondateur de la compagnie de danse du même nom.

"Le bail sera résilié au 31 décembre prochain. Le dégât d'image pour la ville n'est pas supportable; nous ne pouvons pas héberger une structure dont le fondateur est sous le coup d'une enquête pénale", a indiqué Sébastien Gattlen, conseiller communal en charge de l'éducation et de la culture, confirmant une information du Nouvelliste.

En janvier dernier, le quotidien avait publié une enquête dénonçant des dérives - "emprise morale, abus sexuels et exploitation financière" - de la part du fondateur de la compagnie de danse. Dans la foulée, la ville de Sion avait décidé de geler les subventions qu'elle accordait, soit 70'000 francs par an, dont 50'000 francs sous forme de loyer.

>> Revoir le grand format du 19h30 sur le sujet :

Compagnie Interface: des artistes dénoncent des abus. La justice enquête.
Compagnie Interface: des artistes dénoncent des abus. La justice enquête. / 19h30 / 3 min. / le 12 janvier 2021

En résiliant le bail, la municipalité fait un pas de plus. Quant aux 20'000 francs restants, "ils ne figureront pas au prochain budget de la Ville", indique Sébastien Gattlen. Le travail de la justice risque d'être long et la ville ne veut pas laisser des locaux sans affectation. Elle ambitionne de créer dans la zone un pôle d'économie créative qui pourrait réunir divers domaines artistiques.

Des investigations en cours

En janvier dernier, le Ministère public s'est saisi de l'affaire. "Les investigations sont toujours en cours", a indiqué Olivier Elsig, procureur en charge du dossier. "Il s'agit de déterminer si d'éventuelles infractions poursuivies d'office ont été commises, principalement des escroqueries en lien avec les subventions allouées et des infractions à caractère sexuel", complète le magistrat.

Au moment où le Ministère public s'est saisi de l'affaire, aucun des témoins mentionnés dans la presse n'avait porté plainte. Le procureur ne confirme ni n'infirme que des plaintes aient été déposées depuis.

Du côté du canton, qui a également soutenu financièrement la compagnie, c'est l'inspection des finances qui est en charge du dossier, à la demande du département de la culture. L'organe a pour tâche d'analyser l'utilisation des subventions par Interface. Un rapport sera publié une fois l'examen terminé.

ats/iar

Publié