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"Il faudra reprendre une activité normale, mais sans oublier les bons réflexes"

Berne redonne aux cantons un peu d'autonomie: interview de Christophe Darbellay (vidéo)
Berne redonne aux cantons un peu d'autonomie: interview de Christophe Darbellay (vidéo) / L'invité-e d'actualité / 9 min. / le 28 mai 2020
Les cantons vont reprendre un peu d'autonomie. Le Conseil fédéral a décidé mercredi de lever l'état de situation extraordinaire. Dès le 19 juin, la situation sera à nouveau considérée comme particulière. Pour le conseiller d'Etat valaisan Christophe Darbellay, pas question d'oublier les mesures sanitaires.

La Conférence des gouvernements cantonaux (CdC) salue cette décision. Les cantons sont capables d'évaluer une éventuelle nécessité d'agir et d'introduire les bonnes mesures localement, selon son président Benedikt Würth.

En Valais, le conseiller d'Etat Christophe Darbellay se montre également satisfait des décisions fédérales dans La Matinale: "L'agenda est là, il a enfin été annoncé. Il y a un déconfinement qui viendra un peu plus tôt pour le secteur touristique. Les piscines, les remontées mécaniques, tout ce qu'on aime faire en été va rouvrir et c'est une bonne chose. On va dans la bonne direction".

Ne pas lâcher la bride

Pas question toutefois d'oublier les mesures sanitaires: "On va y aller pas à pas. Tout le monde a peur d'une seconde vague. Il faudra reprendre une activité normale, mais sans oublier les bons réflexes", estime le démocrate-chrétien, pour qui la situation a été "bien maîtrisée" jusqu'à présent par la Confédération, et qui devrait encore donner le "la" en matière de santé publique dans un futur proche.

Au niveau cantonal, Christophe Darbellay n'entend pas lâcher la bride. Objectif: éviter la deuxième vague. "On va continuer à faire le travail avec un peu de bon sens, celui qu'on a fait avec la police, les services de protection des travailleurs, avec de la prévention. Le canton du Valais est un canton très sévère. Passablement de gens ont été déferrés au Ministère public. Mais forcément, ça sera plus difficile avec le relâchement des mesures et des groupes qui passent de 5 à 30 personnes".

Le temps des questions financières

Au-delà de l'aspect sanitaire, c'est le pan financier va désormais monopoliser l'attention des cantons: "Notre système sanitaire a tenu le choc. Mais maintenant va se poser la question des factures, du fameux débriefing pour savoir ce qui a fonctionné et un peu moins, et qui va payer", explique le membre du gouvernement valaisan.

Le canton du Valais a d'ailleurs mandaté l'institut bâlois Bakbasel pour effectuer une étude approfondie "afin de voir dans quel état nous sommes et quels sont les bras de levier pour relancer l'économie", précise-t-il sur la RTS.

Sans réelle surprise, Christophe Darbellay s'attend à ce que la facture de cette crise du coronavirus coûte cher, en particulier dans le domaine de la santé. "Il y a des prérogatives cantonales importantes dans ce domaine. La facture hospitalière est colossale. Qui va prendre en charge ces coûts? Les assureurs vont-ils rester assis sur leurs réserves? La Confédération mettra-t-elle la main au porte-monnaie? Je pense qu'il faudra garder une certaine solidarité et ne pas se jeter dans les intérêts particuliers. Mais il faudra aussi être prêt, plus globalement, à prendre des mesures qui vont impacter les années à venir, peut-être même une génération", juge le chef du Département de l'économie.

Propos recueillis par Romaine Morard

Adaptation web: Jérémie Favre

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