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TransRun SA envisage sa dissolution après son échec

Suite au rejet du Transrun, le projet d'agglomération neuchâtelois reste en suspens [Laurent Gillieron]
Suite au rejet du Transrun, le projet d'agglomération neuchâtelois reste en suspens. - [Laurent Gillieron]
Le directeur de la société TransRun a proposé lundi en conseil d'administration de dissoudre l'entreprise après le rejet du projet de RER entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds à une très courte majorité dimanche.

La société anonyme TransRun n'a plus de raison d'être, après l'échec dans les urnes du projet de RER dimanche dans le canton de Neuchâtel. Son directeur Patrick Vianin a proposé lundi après-midi au conseil d'administration de dissoudre la société. La décision finale reviendra au gouvernement, l'Etat neuchâtelois étant le seul actionnaire, a-t-il précisé.

Seule "bonne nouvelle, si on peut dire", le crédit de 6,6 millions de francs accordé par le Grand Conseil à TransRun SA n'a pas été entièrement dépensé et l'Etat devrait récupérer quelques centaines de milliers de francs.

Trois personnes licenciées

 Les trois personnes qui oeuvraient à plein temps "voire plus", seront licenciées. "Il ne restera de TransRun SA que des boîtes d'archives", déclare son directeur.

La volonté d'unifier les villes du canton demeurera aussi, mais on ne verra plus un tel projet au niveau des transports publics avant plusieurs décennies, augure-t-il.

Neuchâtel avait la chance de bénéficier du soutien financier des CFF et de la Confédération. Seul, le canton ne peut pas partir dans un tel projet, estime Patrick Vianin. Et ce dernier d'exprimer des regrets, notamment que le projet ait souffert de la crédibilité limitée du Conseil d'Etat.

ats/jgal

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Philippe Gnaegi va revenir à la charge

Le président du Conseil d'Etat neuchâtelois Philippe Gnaegi ne veut pas enterrer l'idée d'une meilleure liaison ferroviaire entre le Haut et le Bas du canton. Après l'échec de justesse du TransRun dimanche dans les urnes, il fera une proposition dans ce sens mercredi au Conseil d'Etat.

"Nous devons d'abord nous poser la question de savoir si c'est vraiment cela que le peuple voulait", a déclaré Philippe Gnaegi lundi. Les discussions qu'il a eues après le résultat avec les opposants, les premiers surpris par l'issue du scrutin, selon lui, lui ont montré qu'ils ne voulaient pas nuire au canton et qu'ils sont même prêts à collaborer.

Beaucoup d'opposants pensaient que les CFF disposaient d'un plan B. Certains semblent même déçus que le projet de liaison rapide soit enterré alors qu'ils ne voulaient qu'exprimer leurs doutes envers les autorités.

Fort de ce constat, Philippe Gnaegi pense donc qu'il est possible de remettre l'ouvrage sur le métier d'une autre manière. Il souhaite que le Conseil d'Etat prenne rapidement contact avec les CFF afin d'étudier de quelle manière utiliser les 241 millions de francs que l'ex-régie avait prévu d'engager dans le projet TransRun.

Les CFF ont fait savoir que cette somme, en accord avec l'Office fédéral des transports, resterait dévolue au canton de Neuchâtel, en particulier pour l'entretien et le renouvellement ordinaires des installations de la ligne reliant les deux villes.

Travaux sur la ligne entre le Haut et le Bas

Les liaisons ferroviaires dans le canton de Neuchâtel continueront de s'appuyer sur la ligne entre le Haut et le Bas. Celle-ci passe par la gare en cul-de-sac de Chambrelien qui oblige les trains à rebrousser chemin, rallongeant de près d'un quart d'heure le parcours entre les deux principales villes du canton.

Comme les CFF le déclaraient dimanche déjà dans un communiqué, l'ex-régie fédérale se contentera de renouveler la ligne entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds pour la maintenir à un bon niveau et assurer aussi bien que possible le trafic ferroviaire du futur.

Ces travaux étaient de toute façon prévus pour maintenir en l'état la ligne en attendant la réalisation du TransRun. Les études techniques nécessaires seront lancées dès ces prochains jours. Il s'agira en particulier de planifier les travaux, a précisé lundi Jean-Philippe Schmidt, porte-parole des CFF.

Les 241 millions de francs dont disposaient les CFF pour participer au TransRun resteront investis dans le canton de Neuchâtel. D'entente avec l'Office fédéral des transports, ils serviront à des travaux d'entretien et de renouvellement, notamment des tunnels.