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Pas de sauf-conduit pour le père des jumeaux enlevés à La Chaux-de-Fonds

Enlèvement parental à la Chaux-de-Fonds
Enlèvement des jumeaux à La Chaux-de-Fonds: le Ministère public donne sa version des faits / Le 12h30 / 2 min. / le 1 novembre 2022
Le Ministère public neuchâtelois ne veut pas donner de sauf-conduit - document permettant de se rendre en un lieu - au père des jumeaux enlevés à La Chaux-de-Fonds en raison du risque de récidive. Une commission rogatoire a été demandée à l'Espagne, où le père est retourné après avoir été libéré à Pau (F).

"Le père est toujours sous mandat d'arrêt international. Son déplacement à La Chaux-de-Fonds le 14 octobre avait été minutieusement préparé et n'était pas vraiment compatible avec un simple exercice du droit de visite", a déclaré le procureur général Pierre Aubert, mardi devant les médias.

Le refus de la demande d'extradition par la France - le père des jumeaux a été interpellé le lendemain par la police française avec deux comparses et ses enfants âgés de 7 ans dans Les Landes - est lié à un "malentendu", a ajouté Pierre Aubert. "La question a été mal comprise, car on a juste évoqué une possible demande d'extension pour d'autres plaintes."

La demande d'extradition, qui a pourtant transité et a été acceptée par l'Office fédéral de la justice, ne respectait pas le principe de spécialité, selon la Chambre d'instruction de la Cour d'appel de Pau. Pour l'avocat du père, Frédéric Hainard, le Ministère public souhaitait étendre la procédure au-delà de ce qui est stipulé dans le mandat d'arrêt international.

Plusieurs plaintes

Le père fait l'objet de plusieurs plaintes pénales, en raison de menaces de mort, de la part de la mère en Suisse. Cela justifiait une intervention rapide de la police le 14 octobre, un mandat d'arrêt international et un appel à témoins, a expliqué le procureur général.

"Nous tâcherons d'entendre le père d'une façon ou d'une autre. Nous avons fait une demande de commission rogatoire pour l'entendre en Espagne", a ajouté Pierre Aubert.

Pas de demande formelle de récusation

Sarah Weingart, la procureure en charge du dossier, a expliqué n'avoir reçu aucune demande formelle de la part de l'avocat du père, qui demandait sa récusation. "Je ne vois pas de motif de récusation, à part la même lecture erronée de la possibilité d'extension, en lien avec l'extradition", a ajouté Pierre Aubert.

Le père conteste le kidnapping. Selon lui, il était venu à La Chaux-de-Fonds depuis l'Espagne pour exercer son droit de visite. Sur place, personne n'a répondu à ses appels. Quand il a vu les enfants sortir dans le jardin, il les a appelés et les jumeaux sont venus et sont montés dans la voiture.

Si les deux versions se contredisent, les faits corroborent la version des plaignants, selon le Ministère public neuchâtelois. Sarah Weingart a précisé que les blessures de la grand-mère, qui a été bâillonnée et ligotée et qui a eu deux côtes cassées lors de l'enlèvement, sont compatibles avec ses déclarations. Un médecin légiste l'a constaté.

>> Lire aussi : La mère et le père des jumeaux enlevés à La Chaux-de-Fonds livrent leur version

ats/vajo

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La garde est en mains des autorités tutélaires

La question de la garde des jumeaux, qui vivent à nouveau à La Chaux-de-Fonds avec les grands-parents et la mère, n'est pas de la compétence du Ministère public. Elle est examinée par les autorités tutélaires.

La mère possédait la garde des enfants en Espagne, mais avec des restrictions de déplacements. Elle a jugé plus sûr de quitter le pays, alors qu'elle n'avait pas le droit de le faire. Un mandat d'arrêt international a été lancé contre elle, car elle a été accusée d'avoir kidnappé les jumeaux, qui avaient été retrouvés en juin à Boudry (NE).

"La question doit être maintenant tranchée à la lumière des derniers événements", a déclaré Pierre Aubert. La procureure Sarah Weingart a précisé que l'Espagne avait fait un signalement, mais elle n'avait pas déposé de demande d'extradition contre la mère.