Le gros oeuvre du futur habitat de Raphaël Domjan, première personne à avoir fait le tour du monde avec un bateau solaire, est réalisé avec un procédé innovant. "On pense être la première maison en Suisse, peut-être même en Europe, à capturer du CO2 qui va se stocker dans le béton", avance l'éco-explorateur.
Le CO2 provient d'une station d'épuration du canton de Berne. Réduit à l'état liquide, ce gaz carbonique est ensuite injecté à un agrégat produit à partir de matériaux de déconstruction broyés et concassés. L'ensemble permet de produire un béton dans lequel est encapsulé du CO2.
"Au lieu que le CO2 parte dans l'atmosphère, on l'emprisonne directement dans le béton et il va se retrouver, presque à vie, dans les dalles", explique Yann-Amaël Aubert, directeur administratif de l'entreprise de construction Marti Arc Jura. Ce béton est qualifié d'écologique car, à la différence d'un ciment classique, il enferme du gaz carbonique.
Une technique complémentaire
"On estime que 7% du CO2 mondial provient de la construction et de la production de ciment", poursuit Yann-Amaël Aubert. "Sur un projet comme celui-là, on arrive à économiser 15% par rapport à du béton traditionnel. On pense même, avec les innovations, monter jusqu'à 20%."
Un geste pour la planète qui coûte 15% de plus qu'une construction classique. Les panneaux solaires pour produire l'électricité et un forage géothermique pour chauffer et refroidir la maison, couplés à une construction en bois, permettront néanmoins de réduire à zéro les frais d’énergie pour 30 ans.
"D'associer cette nouvelle technologie du béton à l'ossature en bois me semble un compromis idéal pour le futur", estime Jean-Noël Jeannerod, administrateur chez Gaille Construction.
Environ 3 tonnes de CO2 sont désormais emprisonnées dans cette maison. A titre de comparaison, chaque Suisse en produit 7 tonnes par année.
jbg/iar