Les jeunes mamans travaillant au sein du service public neuchâtelois ne bénéficient pas toutes de la même durée de congé maternité. Le canton dispose en effet d'une spécificité à l'article 32 de la Loi sur le statut de la fonction publique, stipulant que le congé octroyé en cas de naissance est de 122 jours, contre 98 au niveau suisse.
La législation prévoit cependant qu'une absence maladie à cause de la grossesse, dans les 24 jours qui précèdent l'accouchement, sera déduite du congé maternité.
"Beaucoup en souffrent"
Cette situation est inadmissible pour Sera Pantillon, députée verte au Grand Conseil neuchâtelois. "Parmi les collaboratrices qui sont enceintes, un tiers sont concernées par cette disposition. On voit qu'il y a un nombre élevé de femmes qui ne travaillent pas jusqu'au terme, ce qui est normal. Mais ça rend cette disposition encore plus discriminatoire, puisqu'on voit que beaucoup d'entre elles en souffrent. C'est ça qui est injuste", explique-t-elle.
Pour l'élue écologiste, c'est aussi une source d'inégalité: "Les femmes qui voient leur congé raccourci sont pénalisées parce qu'elles n'ont pas autant de jours que leurs collègues, mais aussi parce qu'elles vivent une fin de grossesse compliquée. Toutes les femmes devraient avoir le même temps avec leur nouveau-né après l'accouchement".
Un congé allaitement supplémentaire
Le projet de loi déposé au Grand Conseil par la gauche propose que le congé maternité commence le jour de l'accouchement, comme c'est le cas dans la plupart des autres cantons.
A noter que les groupes PopVertSol et socialiste souhaitent également introduire un congé d'allaitement, c'est-à-dire un mois de congé maternité supplémentaire lorsque l'enfant est allaité. Ce type de congé existe déjà dans les cantons de Vaud, Genève et du Jura.
Deborah Sohlbank/jfe