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Des habitants du Val-de-Ruz précarisés après les inondations

Le déluge de pluie qui a ravagé le Val-de-Ruz en juin a mis de nombreux sinistrés dans la précarité.
Le déluge de pluie qui a ravagé le Val-de-Ruz en juin a mis de nombreux sinistrés dans la précarité / 19h30 / 2 min. / le 12 juillet 2019
Trois semaines après les inondations au Val-de-Ruz (NE), des habitants se retrouvent dans la précarité. Mais des mesures exceptionnelles d’aide à la reconstruction ont été annoncées par l’assurance cantonale des bâtiments.

En trois heures, le vendredi 21 juin, l'équivalent d'un mois de pluie s’était abattu sur les villages de Villiers et Dombresson. Jusqu’à 1,5 mètre d’eau s’était engouffré dans les maisons, saccageant tout. Les habitants avaient alors évoqué un “tsunami”.

Trois semaines plus tard, le ruisseau du Ruz Chasseran a regagné son lit mais il laisse derrière lui 325 bâtiments sinistrés, soit environ 12 millions de francs de dégâts, et des familles dans la précarité.

Le désarroi d'un couple âgé à Villiers

A plus de 80 ans, Sylvia et Luigi Bianchi n'ont plus ni cuisine ni salon, saccagés par les inondations. Ils ont aménagé provisoirement leur cabane, au fond du jardin, avec des plaques électriques, un petit évier et un frigo. “On va essayer de vivre là, pendant deux mois au moins je pense”, explique Luigi vendredi dans le 19h30.

Après trois semaines passées dans une famille d’accueil, les Bianchi veulent revenir vivre chez eux, à Villiers. A l’étage de la maison, leur chambre à coucher a survécu.  “On est très bien où on est mais on n'est pas chez nous, ce n'est pas pareil. Tandis qu’ici, si on peut dormir c’est déjà quelque chose” souligne Sylvia.

Pertes financières pour les propriétaires

Thomas et Lisa Junod, couple aux finances modestes, ont acheté une maison à Villiers en 2013 - rendue provisoirement inhabitable par les inondations. "C’est la location de deux appartements qui, désormais, ne rentre plus", soupire Lisa. “Heureusement pour nous, on avait contracté une assurance pour perte de loyer, de rendement. Cela va nous couvrir dix mois. Si on n'avait pas fait cette assurance, on ne pourrait plus du tout assumer la maison. On n'a plus de rentrées” poursuit-elle.

L’assurance cantonale des bâtiments (ECAP) va payer la remise en état de leur maison. Mais pour les dégâts extérieurs comme les canalisations ou la place de parc, ils n’ont jamais penser à s’assurer et se demandent aujourd'hui qui va payer.

Mesures d’aide exceptionnelles

Face à l’ampleur des dégâts, l’assurance cantonale neuchâteloise des bâtiments (ECAP) a annoncé mardi soir trois mesures exceptionnelles:

La prise en charge des expertises sur les parcelles endommagées à côté des bâtiments (parkings, pelouses...); la prise en charge du curage des canalisations et du drainage autour des maisons ainsi que le versement de 100’000 francs au fonds de solidarité en faveur des sinistrés.

Et ceux qui ne peuvent pas prétendre à une indemnisation des assureurs publics ou privés peuvent demander le soutien de La Chaîne du Bonheur, qui a récolté 70’000 CHF de dons.

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Julien Guillaume/oang

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