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La ville de Delémont va augmenter de 10% son personnel communal

Le débat a duré près de six heures à Delémont. [RTS - Gaël Klein]
L’exécutif de Delémont a convaincu le législatif d’augmenter de 10% la dotation en personnel de la ville / La Matinale / 1 min. / le 30 octobre 2018
Au cours d’une séance marathon qui s’est terminée tard lundi soir, l'exécutif de Delémont a réussi à convaincre le législatif de la capitale jurassienne d’augmenter de 10% la dotation en personnel de la ville.

Après six heures de débat, l'exécutif de Delémont a fait carton plein. La mesure, d’une ampleur inédite, coûtera près d’un 1,4 million par année pour 18,8 postes supplémentaires, soit 0,3 de plus que prévu. Les arguments développés par l’exécutif ont fait mouche malgré la menace de référendum.

"Je crois que le travail de longue haleine a payé. Le Conseil de ville a bien compris les enjeux qui étaient nécessaires au futur développement de la ville de Delémont. On a réussi à expliquer à tout un chacun les besoins en ressources humaines qui étaient absolument nécessaires à l'accomplissement de certains projet", a déclaré le maire de Delémont Damien Chappuis à l'issue de la séance.

Du jamais vu

C’est sans doute du jamais vu dans une capitale cantonale. Pour l’exécutif delémontain, il s’agit de pouvoir répondre au développement considérable d’une ville dont la conduite nécessite l’embauche d’une trentaine de personnes supplémentaires.

L’exécutif assume: l'augmentation de la population et de l’activité économique génère des besoins supplémentaires. Et s’il ne peut plus y répondre, le Conseil communal pourrait être contraint de prendre des mesures radicales.

Mesures radicales envisagées

"On nous refuse des postes d'employés de voirie: il faudra peut-être revoir le nombre de tournées que nous faisons pour ramasser les déchets, ou augmenter les taxes pour continuer à offrir ces prestations à la collectivité", avait expliqué Damien Chappuis. "Mais si nous n'avons pas ces postes à disposition, nous devrons effectivement prendre de nouvelles décisions au sein de l'exécutif", avait-il souligné.

Le PDC avait étudié la possibilité d’un référendum si l’augmentation du personnel ne se limitait pas à une douzaine de postes. "On va à contre-courant de ce qui se passe au niveau de la Confédération, du canton", objectait Olivier Montavon, président du groupe PDC. "La population, avec qui nous avons discuté, est choquée de cette ampleur, et serait prête à nous soutenir dans un référendum", affirmait-il, en laissant ouverte la possibilité d'une alliance avec d'autres partis.

La retenue du PDC se comprend, pour le parti majoritaire dans un canton considéré comme le meilleur élève dans ce domaine, selon la dernière étude du portail statistique des cantons et des villes suisses. Le nombre d’employés de la fonction publique a en effet baissé de 0,5% en 10 ans dans le Jura alors que la population augmentait de 5%.

Gaël Klein/kkub

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