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Un ancien pro-Bernois à la tête du Service de l'enseignement jurassien

Fred-Henri Schnegg, doyen formation primaire à la HEP BEJUNE. [RTS - Alain Arnaud]
Le pro-Bernois Fred-Henri Schnegg à la tête du Service de l'enseignement jurassien / Le 12h30 / 2 min. / le 3 septembre 2016
C’est une nomination singulière qui a été annoncée vendredi dans le Jura: le Gouvernement a désigné à la tête de son Service de l'enseignement Fred-Henri Schnegg, un ancien député-maire du canton de Berne au passé antiséparatiste.

Actuellement vice-recteur de la Haute Ecole Pédagogique des cantons de Berne, du Jura et de Neuchâtel, Fred-Henri Schnegg est aussi responsable des formations. Il connaît bien le terrain et voulait se lancer un nouveau défi professionnel.

Le nouveau patron des profs jurassiens a un passé politique antiséparatiste sous la bannière de l’UDC dans le Jura bernois, formation qu’il a quittée en 2013. Il avait alors jugé indigne la fameuse affiche "Non à la mafia" placardée dans le cadre de la votation du 24 novembre sur l’avenir institutionnel de la région.

Aucun calcul politique

Il n’y a aucun calcul politique dans ce choix, affirme-t-on du côté de l’exécutif jurassien. Mais cette nomination intervient à moins d’un an du vote de Moutier qui devra choisir de quitter ou pas le canton de Berne pour le Jura.

La campagne à venir s’annonce des plus animées et le propre frère de Fred-Henri Schnegg sera en première ligne. Pierre Alain Schnegg, qui représente depuis ce printemps le Jura bernois et l'UDC au sein du gouvernement cantonal, devra en tant que conseiller d’Etat défendre chez lui l’intégrité du territoire bernois, alors que son frère s’est engagé à s’installer dans le canton du Jura dans les 4 ans.

C’est la preuve éclatante qu’il fallait pour détruire l’accusation récurrente qui veut que le canton du Jura n’est qu’une république de petits copains, une preuve que l’Etat jurassien n’est pas le clan sectaire que l’on imagine, murmure-t-on en terres jurassiennes.

Un précédent

En tous les cas, cette nomination en rappelle une autre qui avait fait grand bruit, en 1990, celle d’un radical au passé lui aussi anti-séparatiste nommé directeur de l’Office cantonal des assurances sociales. Il avait dû se retirer en raison des pressions exercées par le Rassemblement jurassien et le Groupe Bélier. Mais c’était en d’autres temps.

L’histoire retiendra que ce radical est devenu par la suite un ardent militant de la cause jurassienne et qu'il a même présidé la très puissante commission de gestion et des finances du Parlement jurassien.

Gaël Klein/boi

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