Le Jura veut se doter d'une loi pour lutter contre les violences domestiques

Pour l'Etat jurassien et son ministre en charge du dossier Martial Courtet, il s'agit de déployer une véritable politique de prévention et de lutte contre les violences domestiques avec toutes les entités concernées. Il s'agit aussi de garantir des moyens humains et financiers suffisants.

Le Canton souhaite ainsi multiplier par quatre les montants mis à disposition pour la prévention et la lutte contre les violences domestiques. Ils devraient passer de 100'000 à 400'000 francs par année.

Le projet doit soutenir des prestations pour les victimes et leurs proches, comme la mise à disposition d'une permanence téléphonique. Il prévoit de contraindre les auteurs expulsés de leur domicile à un entretien de suivi social obligatoire, précise le canton du Jura. Ce texte doit aussi permettre d'évaluer l'ampleur du phénomène.

Le modèle jurassien doit en outre permettre de renforcer la coordination des différentes unités concernées au sein de l’Etat. Il est par exemple question de faciliter l’échange de renseignements, y compris des données sensibles.

"Une formule spécifique jurassienne"

La permanence téléphonique est une nouveauté, a expliqué Martial Courtet mardi dans La Matinale de la RTS. "Nous voulons vraiment quelque chose qui soit efficace", souligne l'élu du Centre.

"Il y a des exemples dans d'autres cantons qui nous intéressent. Mais on doit avoir une formule spécifique jurassienne. Nous avons travaillé là-dessus pour proposer quelque chose de très clair", ajoute le ministre. Il pointe enfin un potentiel d'amélioration au niveau de la formation des professionnels et de la récolte de statistiques sur le problème.

>> Ecouter l'interview de Martial Courtet mardi dans La Matinale :

KEYSTONE - Peter Schneider

Féminicide de Courfaivre

Le canton du Jura avait été ébranlé par l'affaire du féminicide de Courfaivre en 2019. Une mère de famille avait déposé plainte contre son conjoint pour agression sexuelle quelques jours avant d'être tuée. L'homme faisait l'objet d'une procédure pénale pour violences conjugales.

>> A lire sur ce sujet : Le recours au TF du fils de la victime du féminicide de Courfaivre irrecevable

Un an plus tard, le Parlement cantonal votait à l’unanimité une motion en faveur de la création d’une loi contre la violence domestique.

Sujet radio: Gaël Klein
Adaptation web: ami avec ats