Trois ans après un premier rapport sévèrement critiqué car "trop technocratique", le Gouvernement jurassien a revu sa copie concernant l'état de la pauvreté dans son canton. Selon ce dernier rapport, environ 7000 personnes de tous âges sont considérées comme pauvres, et un peu moins de 4000 vivent dans des conditions d’existence juste supérieures au seuil de pauvreté. Les familles monoparentales et les étrangers sont particulièrement touchés.
En comparaison nationale, les chiffres laissent à penser que la pauvreté est un peu plus largement répandue dans le Jura qu’ailleurs en Suisse. En effet, le canton est souvent, voire toujours, en bas de classement lorsqu’on parle du niveau des salaires ou du revenu par habitant. Selon les autorités, de nombreuses personnes auraient droit à des prestations sociales, mais elles n’y font pas recours, parfois parce que les démarches administratives sont fastidieuses.
Guichets de proximité
Pour faire face à cette situation, l'exécutif, qui doit composer avec des moyens limités, a annoncé la mise en place de quatre mesures complémentaires. Parmi elles, la mise en place de guichets de proximité permettant d'effectuer une évaluation du droit aux prestations.
Le réseau d’entraide sera, par ailleurs, renforcé afin d’identifier les personnes les plus vulnérables. Le Jura va également examiner les potentiels d’automatisation de l’accès aux droits sociaux. Objectif: réduire les obstacles administratifs dans le recours aux prestations sociales.
Gaël Klein/hkr
Salaire minimum dans le canton
Le Jura fait partie des cinq cantons qui ont déjà introduit le salaire minimum généralisé entre 2017 et 2021. Le montant est fixé à 20 francs.
Parmi les autres cantons qui ont introduit cette mesure figure Neuchâtel (montant fixé à 20 francs de l'heure), le Jura (20 francs), le Tessin (entre 18,75 et 19,25 francs). Genève (23 francs) et Bâle-Ville (21 francs), premier canton alémanique à l'instaurer.