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Fraude électorale ratée à Genève lors des élections cantonales d'avril dernier

Deux jurés ont été reconnus coupables de fraude durant l'élection cantonale d'avril 2023 à Genève. (image d'illustration) [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
Deux jurés reconnus coupables de fraude lors des élections cantonales d'avril 2023 à Genève / Le 12h30 / 1 min. / le 24 janvier 2024
Genève a été le théâtre d'une fraude électorale ratée lors des élections cantonales d'avril 2023. Deux jurés engagés pour dépouiller le scrutin ont tenté de falsifier plus de 800 bulletins de vote, sans être en mesure d'influencer le résultat.

A Genève, le système de dépouillement a été pensé pour éviter toute forme de fraudes. Une fois sortis de leur enveloppe, les bulletins de vote sont scannés. Les images sont alors envoyées à deux jurés, qui doivent rentrer dans un ordinateur les informations contenues sur le bulletin de vote.

Si les deux jurés relèvent les mêmes données, tout va bien et la fin des opérations est notifiée. Par contre, si les deux jurés n'ont pas entré les mêmes informations, c'est qu'il y a un problème.

"Système conçu pour éviter toute forme d'erreurs"

Dans ce cas, un troisième juré intervient, rendant toute fraude impossible, comme l'explique dans le 12h30 Jan-Philyp Nyffenegger, directeur des opérations de vote à la chancellerie de l'Etat de Genève.

"Le système a été conçu pour éviter toute forme d'erreurs, de négligences ou de fraudes. C'est la première fois qu'on a pu constater cela, ça fonctionne et on a pu corriger toutes les tentatives de modifications qui ont été introduites."

Résultat: lors des élections cantonales d'avril 2023, les deux personnes engagées pour dépouiller le scrutin n'ont donc pas réussi à influencer le résultat du scrutin. Ils ont tenté de falsifier plus de 800 bulletins de vote, soit près de 35'000 suffrages.

Amendes et jours-amendes avec sursis

Ils viennent d'être condamnés par ordonnance pénale pour fraude électorale à une amende et à des jours-amendes avec sursis, comme l'a révélé 20 minutes mercredi.

Selon le quotidien gratuit qui a consulté les ordonnances pénales, le premier voulait avantager les candidats de gauche. Pour sa défense, il a affirmé que dès qu'il a vu l'affiche des Vert-e-s et du Parti socialiste, les noms des candidats au Conseil d'Etat n'ont eu de cesse de tourner dans sa tête. Un état second aggravé selon lui par la prise d'un médicament contre la schizophrénie. Des explications qui n'ont pas convaincu le Ministère public. A ce jour, le prévenu n'a pas fait opposition mais le délai n'est pas échu.

En ce qui concerne le deuxième, il dit avoir été "stressé par la procédure", priorisant la quantité. Il a fait recours contre sa condamnation.

Romain Carrupt/fgn

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