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Les commerces genevois souffrent du tourisme d'achat dû à l'inflation

Le retour en force du tourisme d’achat dans un contexte d’inflation est une préoccupation pour les acteurs du commerce
Le retour en force du tourisme d’achat dans un contexte d’inflation est une préoccupation pour les acteurs du commerce / 19h30 / 2 min. / le 20 mai 2022
En une année, l'inflation a atteint 2,5%. Face à cette hausse des prix, de nombreux Suisses décident de traverser la frontière pour faire leurs courses. Cette tendance préoccupe les cantons frontaliers, notamment Genève.

Les Suisses représentent la majorité de la clientèle des magasins français à la frontière. "Le gros avantage, c’est que la clientèle suisse a un panier moyen beaucoup plus élevé que celui d’un Français. Ça varie du simple au double", note Pascal Decloitre, propriétaire de l’épicerie-traiteur Spiga d’or à Annemasse, qui compte 20% de clients venus de Suisse.

Interrogé sur le parking d’un super-marché à Gaillard, Didier, un Genevois, explique les raisons de son tourisme d’achat: "Je le fais souvent. Mais la crise actuelle en Ukraine fait qu’à un moment donné on réfléchit pour tout, même pour son essence, pour les biens de première nécessité. Aujourd’hui, c’est vrai que je vais où c’est moins cher."

Rayons helvètes désertés

En Suisse, le constat est sans appel: le nombre de clients dans les rayons baisse. Cette tendance se confirme dans la plupart des 70 magasins représentés par Genève Commerces. "Avec le prix de l’essence qui est moins cher à l’étranger, beaucoup de gens vont faire le plein à l’étranger et en profitent pour faire leurs courses là-bas", indique Flore Teysseire, secrétaire patronale de la faîtière. Selon la représentante, les chiffres appuient ce constat: "En 2019, on arrivait à chiffrer le tourisme d’achat à environ 8 milliards. A l’heure actuelle, on est à peu près à 10 milliards."

Le tourisme d’achat n’est pas un phénomène nouveau. Mais il est aujourd’hui accentué par l’inflation, qui fait surtout mal aux bas revenus. C’est une préoccupation majeure pour l’ensemble des cantons frontaliers. "Aujourd’hui, je crois que la meilleure réponse que l’on puisse proposer à cette tendance, c’est d’œuvrer en faveur du commerce local, du commerce genevois", avance Fabienne Fischer, conseillère d’Etat genevoise en charge de l’économie.

Du ressort de la Confédération

En revanche, la marge de manoeuvre des autorités cantonales est limitée. "On peut prendre des mesures positives pour soutenir le tissu économique et le commerce genevois. Mais on n’a pas de moyens d’action sur des activités en direction de la France, puisque c’est dans le champ d’action de la Confédération", souligne la magistrate verte.

Les commerces genevois avaient, du reste, pris l’habitude d’avoir beaucoup plus de clients lors de la fermeture des frontières, ce qui rend le tourisme d’achat encore plus dur pour eux.

>> Voir aussi les précisions de Pascal Jeannerat dans le 19h30 :

Pascal Jeannerat explique les raisons de la recrudescence du tourisme d’achat pour les Suisses
Pascal Jeannerat explique les raisons de la recrudescence du tourisme d’achat pour les Suisses / 19h30 / 1 min. / le 20 mai 2022

Sujet TV: Sandrine Montard et Camile Rivollet

Adaptation web: Antoine Michel

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