![Des manifestants à Buenos Aires demandent davantage de soutien de l'Etat face à la hausse des prix en Argentine le 13 avril 2022. [Reuters - Matias Baglietto]](https://img.rts.ch/articles/2022/image/242pl3-25916563.image?w=1280&h=720 "Des manifestants à Buenos Aires demandent davantage de soutien de l'Etat face à la hausse des prix en Argentine le 13 avril 2022. [Reuters - Matias Baglietto]")
Les prix flambent en Argentine avec une inflation jamais vue depuis 20 ans en mars
Une inflation à 16% sur trois mois, des étiquettes qui valsent "tous les quatre cinq jours". L'Argentine fait face à une envolée des prix exacerbée par la guerre en Ukraine. Le coût de la vie a augmenté de 55% en un an et frappe durement les plus exposés à la pauvreté.
La hausse des prix en mars, publiée mercredi par l'Institut national des statistiques (Indec), a bondi à 6,7%, (après 3,9% en janvier, et 4,7% en février), portant l'inflation à 16,1% cumulée pour le premier trimestre 2022. Et 55,1% sur les douze derniers mois, soit l'une des plus élevées au monde.
L'emballement, exacerbé par un contexte d'inflation mondiale, hypothèque l'objectif de maîtrise inflationniste du gouvernement pour 2022. Lequel est pourtant ---avec la réduction du déficit budgétaire-- partie intégrante de l'accord récent scellé avec le Fonds monétaire international (FMI) pour le refinancement de la dette de 45 milliards de dollars de l'Argentine envers l'institution de Washington.
Vers un bond de 60% en 2022
Or sur les bases des premiers mois de 2022, l'inflation pourrait, selon des prévisions d'analystes, avoisiner 60% cette année. Bien au-delà des 50,9% enregistrés en 2021, et de la fourchette de 38 à 48% dans lequel le gouvernement escompte la "contenir" en 2022.
L'inflation de mars a été tirée par les secteurs de l'éducation (+23,6%), de l'habillement et chaussures (+10,9%), de l'eau et électricité (+7,7%) et des produits alimentaires (+7,2%).
Mesures insuffisantes
Pourtant le gouvernement a tenté d'anticiper, avec une série d'initiatives déployées depuis le début de l'année. Ainsi son programme annuel "Prix surveillés", via des accords avec le secteur privé, qu'il a élargi pour encadrer désormais les prix de quelque 1700 produits, avec étiquettes bien en évidence sur les rayons.
Ainsi l'augmentation de 50% de la "carte alimentaire", sorte de bon d'achat pour les plus démunis, touchant 2,4 millions de bénéficiaires, et qui peut atteindre 119 dollars par mois pour une famille avec deux enfants.
Mais le compte n'y est toujours pas pour des millions d'Argentins. Les plus exposés se plaignent de ne pas voir le dividende de la reprise (10,3% de croissance en 2021 après trois ans de récession). Et savoir que la pauvreté a globalement baissé (40 à 37,3%) fin 2021, retrouvant des niveaux pré-pandémie, ne change rien pour les 10,8 millions de pauvres.
cab avec afp
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