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L'ancienne présidente de l'aéroport de Genève Corine Moinat ne réintégrera pas son poste

Corine Moinat, présidente du conseil d'administration de Genève Aéroport, prend la parole, lors de la présentation du rapport annuel 2018 de Genève Aéroport ainsi que de ses projets futurs, ce mercredi 27 mars 2019 à Genève. [KEYSTONE - Martial Trezzini]
L'ancienne présidente de l'aéroport de Genève Corine Moinat ne réintégrera pas son poste / Le 12h30 / 1 min. / le 24 mars 2022
Corine Moinat, l'ex-présidente du conseil d'administration de l'Aéroport de Genève qui a été évincée de son poste par le Conseil d'Etat, n'a pas obtenu l'effet suspensif par la justice genevoise. La Chambre administrative de la Cour de justice doit encore se prononcer sur le fond.

"La restitution de l'effet suspensif ne m'a pas été accordée", a indiqué jeudi à Keystone-ATS Corine Moinat. L'ex-présidente du conseil d'administration de l'Aéroport de Genève a recouru contre la décision du Conseil d'Etat de la rétrograder.

Le gouvernement avait justifié sa décision "qui n'a rien de politique" par une "rupture du lien de confiance". Corine Moinat a été remplacée à la présidence par Pierre Bernheim qui était jusqu'alors vice-président. Corine Moinat, à qui aucune faute grave n'est reproché, siège toujours au Conseil d'administration comme simple membre.

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Elle avait été nommée à la présidence en 2015. Son mandat devait officiellement se terminer en novembre 2023. La décision du Conseil d'Etat, qui date du 2 mars, a soulevé de nombreuses interrogations. Le PLR s'est notamment dit très préoccupé par la manière d'agir du gouvernement "qui menace l'indépendance de l'établissement public".

Pesée d'intérêts

Pour l'instant, la justice ne s'est penchée que sur la nécessité de suspendre la décision. Le juge a procédé à une pesée d'intérêts, et les intérêts particuliers de Corine Moinat ne priment pas sur ceux de l'aéroport. Il n'aurait pas été proportionnel de déstabiliser Cointrin pour redonner son poste à Corine Moinat. D'autant que le dommage qu'elle aurait subi, si la justice devait lui donner raison, est réparable.

Me Claudio Fedele, avocat de l'ancienne présidente, se dit déçu tout en restant persuadé de l'illégalité de la mise à l'écart de sa cliente. Il regrette aussi que le justice ne se soit pas penchée sur l'immédiateté de cette décision. Selon lui, comme l'Etat n'a reconnu aucune faute grave, rien ne justifiait de ne pas assortir cette décision d'un délai. Corine Moinat, elle, dit attendre la décision avec séréenité le jugement sur le fond.

La justice doit maintenant se prononcer sur le fonds de l'affaire La décision sera scrutée attentivement, et pourrait avoir un impact sur l'indépendance des établissements publics autonomes.

ats/vajo/mm

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