Plus de 60 enfants susceptibles de dormir dans la rue à Genève
Selon l'association La Caravane Sans Frontières, plus de 60 enfants sont susceptibles de dormir ou dorment dans la rue à Genève. Et ce chiffre, qui est une moyenne, ne cesse d'augmenter depuis le début de la pandémie.
La crise du coronavirus a révélé l'ampleur de la précarité en Suisse. Au total, plus de 700 personnes, enfants compris, sont sans domicile fixe selon une étude récente de l'Université de Genève. Le Covid a poussé un grand nombre de personnes dans des situations extrêmement précaires. Elles ont perdu leur emploi, se sont retrouvées dans des situations délicates, et certaines sont arrivées au stade où la rue était leur seul refuge.
Et le nombre d'enfants sans domicile a lui aussi progressé. Les écoles genevoises ont du reste envoyé une lettre conjointe pour tirer la sonnette d'alarme et avertir de la situation.
"On aurait pu s'en rendre compte déjà en 2020"
L'association Caravane sans frontières vient en aide aux personnes en situation de précarité dans le canton de Genève depuis le début de la pandémie au printemps 2020.
Interrogée mardi dans l'émission Forum de la RTS, sa fondatrice et présidente, Silvana Mastromatteo, relève que le nombre d'enfants concernés ne la choque plus. "Cela m'avait choqué beaucoup plus l'année passée lors des distributions alimentaires, quand les enfants accompagnaient leurs parents. On aurait déjà pu se rendre compte [à ce moment-là] de la situation pour cette partie de la population".
Certaines familles se cachent par crainte des autorités
Il y a des enfants avec leur famille, mais aussi des mineurs non accompagnés. Et ils n'ont parfois pas de point d'eau à disposition et doivent alors se rendre tôt à l'école pour pouvoir utiliser les douches.
"Cette nuit, il y en aura probablement entre six et huit que nous pourrons voir", précise Silvana Mastromatteo, "mais on ne peut pas donner un chiffre exact car des familles se cachent par crainte qu'on leur enlève leurs enfants et qu'ils soient placés dans des foyers".
"Je pense que la Ville fait ce qu'elle peut avec les moyens qu'elle a", relève encore la présidente de La Caravane Sans Frontières, qui estime que le canton et la Confédération devraient aussi faire leur part. Elle pense également que Genève devrait adapter son Plan grand froid à la situation et modifier ses critères d'activation.
Propos recueillis par Tania Sazpinar
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Hébergement d'urgence au temple de la Servette
Le temple de la Servette, à Genève, accueillera dès le 14 décembre 30 places d'hébergement d'urgence.
Ce nouveau sleep-in est justement géré par l'association La Caravane Sans Frontières, qui avait assuré les distributions alimentaires au début de la pandémie de Covid-19.
La structure peut ouvrir grâce à un financement extraordinaire de la Fondation de bienfaisance Pierre et Andrée Haas et de la Ville de Genève.
Cette dernière salue la "grande capacité de réaction des partenaires associatifs". La première ville du canton a mis en place en novembre une hotline pour l'hébergement d'urgence.