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Les femmes portent aussi la culotte à la fête de lutte suisse à Frasses (FR), une première

Pour la première fois, les femmes partagent les ronds de sciure avec les hommes lors de la fête cantonale fribourgeoise de lutte suisse
Pour la première fois, les femmes partagent les ronds de sciure avec les hommes lors de la fête cantonale fribourgeoise de lutte suisse / 19h30 / 2 min. / le 4 mai 2024
Durant le premier week-end de mai, c'est la fête cantonale fribourgeoise de lutte suisse à Frasses. Fait rare dans le milieu, les femmes partagent les ronds de sciure avec les hommes. Une petite révolution dans un univers encore très masculin.

Mêmes culottes, mêmes arbitres et mêmes ronds de sciure: à Frasses, samedi, la lutte suisse s'est déclinée au masculin et au féminin. Des hommes et des femmes de tous les âges ont partagé la fête. Une première historique dans le canton de Fribourg, même si pourtant, la lutte suisse est souvent une histoire de famille.

"Mon papa faisait de la lutte. J'ai voulu essayer", raconte d'ailleurs une jeune fille au micro du 19h30 de la RTS. "J'ai commencé avec mon frère", explique encore une deuxième. "Le premier entrainement était cool, alors je me suis dit qu'il fallait commencer", explique aussi une participante, tout sourire. "Ce qui me plait dans la lutte, c'est le respect et le fait de se combattre", développe enfin une jeune lutteuse.

La lutte à la culotte, encore très traditionnelle, a toujours une tendance assez forte à séparer les sexes et mettre de côté les femmes lors de grandes manifestations. Héritage de traditions bien ancrées, elles ont ainsi longtemps dû organiser leurs propres compétitions, à part des tournois masculins.

L'élite féminine suisse présente

La fête accueillait aussi l'élite féminine de toute la Suisse. Issue du club organisateur d'Estavayer-le-Lac, Yolanda pratique la lutte suisse depuis près de quinze ans. Elle fait partie des meilleures de son sport.

"Je trouve que les garçons, c'est plus spectaculaire", dit-elle. "Ils font plus des prises où ça finit dans les airs. Les filles, elles, elles ont de la technique. Certaines même beaucoup. Et elles luttent bien. Mais on voit qu'il y a une différence quand elles luttent."

Seulement 200 femmes inscrites

La lutte suisse se féminise pourtant très lentement. Il y a moins de 300 femmes et filles officiellement inscrites dans un club contre plus de 6000 hommes.

Gilles Guisolan, président du comité d’organisation, explique qu'il "est important dans notre club, pour faire découvrir notre sport, qu'elles participent à cette fête régionale".

Dimanche, place aux hommes

"Un jour, il y aura sûrement 100 lutteuses romandes dans une fête de lutte. Mais il faut que le chemin se fasse gentiment", espère Brigitte Foulk, membre de l'Association romande de lutte suisse féminine.

Dimanche, place aux hommes. Ils seront une centaine, issus pour la plupart de Suisse romande, à se battre dans la sciure pour le titre de meilleur lutteur.

Sujet TV: Damien Mettraux, Nicolas Beer

Adaptation web: Julien Furrer

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