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Le Grand Conseil fribourgeois veut une analyse du test d'admission en médecine

Le test d’admission pour les études de médecine analysé à Fribourg (illustration). [Keystone - Axel Heimken]
Le test d’admission pour les études de médecine analysé à Fribourg / Le Journal horaire / 20 sec. / le 24 juin 2022
Les députés fribourgeois ont voté un postulat demandant au Conseil d'Etat d’analyser un éventuel biais du test d’admission pour les études de médecine à l’Université de Fribourg. Celui-ci pourrait pénaliser les candidats francophones par rapport aux germanophones.

Le postulat, déposé par le député PLR Jean-Daniel Schumacher et l'ancien député UDC Michel Zadory, a été accepté vendredi par 92 voix contre 1 et 1 abstention. La conseillère d'Etat Sylvie Bonvin-Sansonnens, en charge de la formation, dont les services disposent d'un an pour produire un rapport, a soutenu la démarche.

Les doutes se fondent sur un article du quotidien La Liberté de février 2021, dans lequel s'exprimait le professeur Stéphane Cook, médecin-chef du service de cardiologie de l’Hôpital fribourgeois et membre du comité scientifique du test d’aptitude AMS de l'organisation faîtière des hautes écoles suisses Swissuniversities.

Cours préparatoires

Selon lui, le test d’entrée pénaliserait les francophones au regard des germanophones. Les Alémaniques, contrairement aux Romands, ont accès à des cours préparatoires, organisés dans les régions de Zurich et Bâle, et souvent commercialisés par des firmes allemandes, qui permettent aux aspirants de s’entraîner de manière intensive.

Les postulants demandent notamment d’étudier la mise en place d’une préparation structurée au test AMS. Ils réclament aussi des statistiques sur le nombre de candidats fribourgeois ayant réussi ou échoué à un test auquel ne recourent que les universités de Bâle et Berne. Au-delà, Jean-Daniel Schumacher a parlé d'un test "absurde".

C'est pourquoi le député PLR est allé plus loin en s'interrogeant sur sa pertinence même, avec des doutes sur les questions elles-mêmes, en se montrant satisfait à titre personnel d'y avoir échappé. "Le test est traduit de l'allemand de manière maladroite", a complété son collègue UDC Achim Schneuwly.

Groupe de travail

Dans sa réponse, le Conseil d'Etat estime pertinent d’évaluer les critères qui peuvent avoir une influence sur le résultat au test, puis d’examiner d’éventuelles mesures. "Il est primordial de garantir une égalité de traitement entre les communautés linguistiques", a dit Sylvie Bonvin-Sansonnens.

La langue ne devrait pas être un obstacle à l’accès à une voie d’études, estime encore l'exécutif cantonal. "Une amélioration du taux de réussite au test d’aptitude aux études de médecine des Fribourgeois ne peut que bénéficier à l’ensemble de la population". Le Conseil d'Etat a d'ores et déjà constitué un groupe de travail.

ats/jfe

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