La charge financière que représentent les primes d'assurance-maladie n'a cessé d'augmenter ces dernières années dans le canton. En 2023, la hausse a été de 6,4% en moyenne. Berne fait ainsi partie des huit cantons ayant les primes-maladie les plus élevées du pays. Par ailleurs, de nouvelles hausses se dessinent pour 2024.
"Le Conseil-exécutif veut alléger davantage la facture des couples avec enfants et celle des familles monoparentales", a expliqué la conseillère d'État Evi Allemann, mardi en conférence de presse
Lourde charge pour les familles
Le niveau élevé des primes est une lourde charge pour les familles en particulier. C'est pourquoi le canton de Berne a décidé d'adapter les critères donnant droit à une réduction des primes.
Ainsi, la réduction individuelle des primes (RIP) sera ouverte à 34'300 personnes supplémentaires issues de 8200 ménages et 10'000 personnes environ bénéficieront d'une RIP plus élevée.
28% de la population concernée
Ce sont ainsi environ 293'500 personnes qui bénéficieront de la RIP dans le canton de Berne en 2023, soit 28% de la population. La part de la population ayant droit à une réduction avait baissé depuis 2020, tombant sous la barre des 25% en 2022. De ce fait, les montants budgétés n'ont pas été entièrement distribués: il est resté environ 49 millions de francs sur le budget 2022 et 29 millions de francs sur le budget 2021.
Des analyses ont montré que cette situation résultait d'une combinaison de divers facteurs, dont une hausse du revenu des bénéficiaires de la RIP, une baisse du nombre de bénéficiaires et une diminution des coûts de la reprise des actes de défaut de biens.
Avec les mesures annoncées, le Gouvernement s'acquitte de son obligation légale de réduire les primes d'assurance-maladie pour une fourchette de la population comprise entre 25 et 45%.
ats/lan
Les cantons réticents à accorder des réductions de primes
La plupart des cantons n'ont pas épuisé l'an dernier leur budget dédié aux subsides d'assurance maladie. C'est la conclusion à laquelle parvient l'Union syndicale suisse (USS) dans une évaluation concernant les primes 2022.
Vingt-et-un cantons auraient pu mettre plus de moyens à disposition des assurés en 2022, écrivent les publications alémaniques de Tamedia mardi sur la base d'une étude de l'USS, dont dispose également Keystone-ATS.
Curafutura réclame des réformes
Dans sa conférence de presse annuelle, l'association des caisses maladie Curafutura a appelé la politique à mettre en oeuvre trois réformes prioritaires pour améliorer l'efficacité et freiner les coûts de la santé.
"Le temps du diagnostic est révolu, il faut maintenant passer à la thérapie du système de santé", a souligné le président Konrad Graber.
Les mesures à prendre sont connues, selon l'association. Il s'agit du financement uniforme des prestations ambulatoires et hospitalières (EFAS), de la révision du tarif médical et de l’utilisation accrue de génériques. Ces trois réformes représentent un potentiel d’économies de plusieurs milliards de francs.
En outre, un débat sur l’étendue du catalogue de prestations de l’assurance de base est nécessaire à long terme. Celui-ci n’a cessé d’être élargi depuis l’entrée en vigueur de l'assurance de base (LAMal), ce qui entraîne une forte augmentation des coûts.