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Berne réorganise son administration francophone sans Moutier

Vue générale de la ville de Moutier, mai 2017. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Transfert de Moutier: Berne réorganise son administration francophone sans Moutier / La Matinale / 1 min. / le 8 septembre 2021
Le groupe de travail chargé de préparer le canton de Berne à vivre sans Moutier a présenté mardi ses premières conclusions. L'administration et les lieux de formation du Jura bernois et de Bienne vont être organisés selon un principe de concentration régionalisée.

Les travaux menés dans le cadre du projet "Avenir Berne romande" avancent à un rythme soutenu, indique le groupe de travail présidé par l'ex-conseiller d'Etat bernois Mario Annoni. Initié dans la foulée du vote de Moutier sur son appartenance cantonale, le projet a pour but de régler les modalités du transfert de la commune et de redessiner la carte régionale des administrations et des lieux de formation francophones du Jura bernois et de Bienne.

"Les gens n'aiment pas tellement les réformes", affirme Mario Annoni au micro de La Matinale. "Il y a toujours un moment d'insécurité qui suit ces périodes. Là, il fallait utiliser cette situation pour à la fois transférer et réorganiser. Ça m'apparaît rationnel et plus tenir en compte les intérêts de la population", souligne-t-il.

>> Lire : L'accueil de Moutier au centre du programme de législature du Jura

La concentration régionalisée signifie que des pôles de compétences seront implantés de façon équilibrée sur le territoire, permettant à la population de bénéficier d'un service public cantonal de proximité et complet en français, précise le groupe de travail dans un communiqué. Aujourd'hui, nombre de ces administrations et écoles sont sises à Moutier.

L'objectif est de conserver dans la région les emplois et les services à la population, tout en les modernisant et en les regroupant au sein de plusieurs pôles de compétences qui formeront un réseau. L'équilibre entre le Jura bernois et Bienne doit être préservé.

Dans le détail, le projet présenté mardi à Tramelan prévoit de réunir sur un même site, a priori dans la vallée de Tavannes, les services de l'administration cantonale francophone pour le Jura bernois (Pôle administration francophone). S'y retrouveraient notamment la préfecture, le registre foncier, la protection de l'enfant ou les documents d'identité.

Justice et police

Le tribunal et l'Autorité régionale de conciliation seraient déplacés de Moutier à Courtelary, dans les bâtiments de l'actuelle préfecture du Jura bernois. Cette proposition doit encore être examinée par un sous-groupe de travail avec des représentants de la justice et de la police.

Ce sous-groupe va aussi se pencher sur la réaffectation de l'ex-foyer d'éducation de Prêles qui pourrait devenir un établissement d'exécution judiciaire. La Police cantonale et le Ministère public pourraient s'installer à Loveresse, proche voisine de Moutier, dans un bâtiment cantonal disponible et adapté.

Saint-Imier demeurerait le pôle des écoles professionnelles, de la haute école et de la formation musicale et continue. Pas de changement non plus pour le Centre interrégional de perfectionnement (CIP) et le CEFF commerce à Tramelan, ni pour l'école de commerce à La Neuveville.

Services conservés à Bienne

En tant que pôle bilingue, Bienne continuera d'accueillir divers services de l'administration cantonale. Les collaborations et les échanges avec le pôle administratif du Jura bernois doivent encore être analysés.

Bienne conservera aussi les filières scolaires dans les deux langues. La ville récupérerait notamment l'Ecole de Maturité spécialisée qui fait partie de son Gymnase français, mais qui est pour l'heure décentralisée à Moutier.

ats/sjaq

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Consolidation

Validées par la Délégation du Conseil-exécutif pour les affaires jurassiennes, ces propositions seront désormais soumises à l'avis d'une commission d'accompagnement régionale formée de deux sections. Chargée d'évaluer l'acceptation politique des propositions du groupe de travail, la première regroupe les représentants des institutions régionales, tels que le Conseil du Jura bernois, la députation et la préfecture.

"La Commission d'accompagnement institutionnel donne un jugement politique sur nos propositions", précise Mario Annoni, président du projet "Avenir Berne romande". "Après, il y a des procédures de consultations officielles. Mais là, elle peut déjà nous dire en amont si ça va passer ou non. Avec cela, on gagne du temps", note-t-il au dans La Matinale.

L'autre section a pour tâche d'analyser l'impact socio-économique et historique des travaux et de faire des propositions innovantes à la lumière notamment des réflexions de la "Journée des 100". Réunie autour d'un noyau de personnalités, elle comptera en son sein des personnes issues de la société civile, dans une composition flexible et évolutive en fonction des besoins et de l'avancement du projet.

S'agissant du transfert de Moutier, le canton de Berne se prépare activement en vue du concordat intercantonal. Une Feuille de route est en cours de finalisation et d'adoption entre les cantons de Berne et du Jura. Les deux cantons présenteront prochainement ensemble les règles de négociation.