Le Tessin pourrait contrôler les salaires avant d'accorder un permis de travail
Les associations patronales préviennent: la démarche est illégale, parce qu’elle contrevient à la libre circulation des travailleurs et difficilement applicable parce que l’administration cantonale va se trouver face à une montagne de travail qui pourrait notamment entraver l’octroi des permis en question.
C’est en tout cas ce que relève le Parti libéral-radical (PLR), le seul opposé à la mesure, et à qui font écho les directeurs de la Chambre du commerce du Tessin, Luca Albertoni et Stefano Modenini de l’Association des industries tessinoises. Ce dernier va jusqu’à souligner "le caractère indigne de ce vote", alors que le Parlement sait parfaitement que ce texte n’est pas conforme au droit.
L’auteur de l’initiative, le PDC Giorgio Fonio, rétorque notamment avec cet exemple: un employé de commerce rétribué 2200 francs par mois à temps complet et depuis plus de deux ans; est-ce normal?
D’autres durcissements en perspective
Le message du Conseil d’Etat sur le salaire minimum sera débattu au Grand Conseil le mois prochain, tout comme le texte de l'UDC "Prima I Nostri" - "Les nôtres d'abord" - qui veut accorder la priorité à l’embauche à la main d’oeuvre locale.
S'ajoute encore la LIA, déjà en vigueur mais qui fait polémique, qui consiste en un registre très strict des artisans actifs au Tessin et qui vise aussi à freiner l’arrivée de travailleurs indépendants en provenance d’Italie.
Nicole della Pietra/ebz