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A Pfäffikon, une manifestation contre le licenciement jugé "homophobe" d'un enseignant

À Pfäffikon (ZH), 250 personnes ont manifesté contre le licenciement d'un enseignant gay après des pressions des parents
À Pfäffikon (ZH), 250 personnes ont manifesté contre le licenciement d'un enseignant gay après des pressions des parents / 19h30 / 2 min. / le 27 avril 2024
A Pfäffikon, à 30 minutes de Zurich, quelque 250 personnes ont défilé contre l'homophobie et l'intolérance samedi. La raison: dans l'une des quatre écoles primaires de la ville, un enseignant homosexuel a été licencié à la suite de plaintes de parents fondamentalistes chrétiens, choqués par le contenu des cours d'éducation sexuelle, notamment l'évocation de la masturbation.

"Je suis ici aujourd'hui pour prendre position contre l’homophobie et pour montrer qu’il y a aussi des gens, ici à Pfäffikon, qui s'engagent contre l’homophobie", lance un manifestant. "Je suis là parce que j’en ai marre de ces gens intolérants, ces gens qui font pression sur notre société. On a évolué, on n’est plus au Moyen Âge!", s'insurge une autre participante.

Tout commence lors d'un cours obligatoire d’éducation sexuelle. Des parents d'élèves, religieux et conservateurs, se plaignent de supposées consignes de se masturber à la maison. Des allégations sans fondement, selon la direction de l’école. Le professeur visé est aussi ouvertement homosexuel, ce qui amplifie la polémique.

La volte-face de la direction, une "erreur"

La direction défend d'abord son collaborateur avant de faire volte-face et de le pousser vers la sortie. Sous pression, l'école a cette semaine concédé qu'il s'agissait d'une erreur.

"Des irrégularités ont été commises lors de la résiliation du contrat de travail de cet enseignant et nous le regrettons vivement. Mais les raisons de la séparation sont bien plus complexes que ce qui est rapporté dans les médias", nuance cependant Matthias Weckemann, responsable de la formation à l'école de Pfäffikon , sans donner plus d'explications.

L'école dit encore condamner l'homophobie et les tentatives de pression des parents. Des condamnations trop maigres et tardives pour les manifestants.

Les anciens collègues de l'enseignant licencié ont eux aussi exprimé leur incompréhension et leur solidarité. La direction a prévu une discussion dans 10 jours pour essayer de rétablir une confiance mise à mal.

Sujet TV: Michael Maccabez 

Adaptation web: Julien Furrer

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