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Zurich va réduire les places de parc, brisant un compromis historique

Le "Parkplatzkompromiss" était un peu la formule magique de la politique zurichoise. [Keystone - Steffen Schmidt]
Zurich va réduire les places de parc, brisant un compromis historique / Le 12h30 / 1 min. / le 7 novembre 2019
L'exécutif de Zurich a mis fin mercredi à un statu quo qui prévalait depuis plus de 20 ans sur le nombre de places de parc en ville. Sa décision de les diminuer va raviver la bataille du stationnement entre la gauche et la droite.

Ce statu quo emblématique avait permis au cours des dernières décennies d'apaiser la bataille du stationnement entre droite en gauche. La voilà maintenant ravivée.

Pacte de non-agression

Ce compromis baptisé "Parkplatzkompromiss" était un peu la formule magique de la politique zurichoise en matière de planification urbaine depuis 1996. Son principe était simple: on ne devait pas créer plus de places de stationnement, mais on renonçait aussi à en supprimer. Il s'agissait d'un véritable pacte de non-agression automobile entre la gauche et le camp bourgeois.

Mais la gauche rêvait depuis quelque temps de mettre fin à ce statu quo et c'est donc désormais chose faite: quelque 700 espaces de stationnement vont être supprimés dans le centre-ville. Il s'agit, selon l'exécutif à majorité rose-verte, de libérer de la place pour les vélos et les espaces verts.

Possible référendum

Mais la riposte ne s'est pas faite attendre: le PLR dénonce des risques importants pour l'économie, les commerçants demandent l'organisation d'une table ronde et l'UDC n'exclut pas de lancer un référendum.

Sur le fond: le droite met en avant la mort des centres-villes, menacés par le commerce sur internet. La gauche et les écologistes, eux, arguent que par rapport à 1996, les Zurichois utilisent moins la voiture et que la priorité environnementale s'est renforcée.

Sur un plan plus politicien, la fin de ce compromis - né lorsque la ville de Zurich est passée historiquement d'une majorité bourgeoise à une majorité de gauche - est perçue à droite comme une déclaration de toute-puissance du camp rose-vert. Elle risque bien de ne pas rester sans suite.

Séverine Ambrus/oang

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