Pour Jacques de Haller, il est essentiel qu'un projet hospitalier corresponde aux envies et besoins de la population. En soutenant la solution de deux hôpitaux de soins aigus dans leur canton, les Neuchâtelois ont réaffirmé la nécessité d'un établissement hospitalier à La Chaux-de-Fonds, au-delà d'aspects statistiques liés à la rationalisation ou l'efficience.
"La médecine, c'est une question de personnes, de relations avec les soignants", affirme l'ancien président de la Fédération des médecins suisses (FMH). "Le libéralisme à tous crins n'a pas sa place dans le domaine de la santé."
Selon Jacques de Haller, les patients sont mieux soignés dans leur propre environnement, près de chez eux, avec du personnel soignant de proximité. "Les Suisses ont besoin affectivement et médicalement d'une santé de proximité", un constat que le médecin qualifie de réalité, et non de "rêve de soixante-huitard".
"Les économies auraient été négligeables" avec un seul hôpital
Pour celui qui s'était présenté au Conseil national en 2011 sous les couleurs socialistes, additionner des ensembles hospitaliers ne permet pas de réduire les coûts de la santé. Dans le cas de Neuchâtel, les mêmes soins auraient été prodigués dans un seul hôpital. Les économies auraient donc été négligeables.
Quant à l'argument de la masse critique, Jacques de Haller estime que l'hôpital de La Chaux-de-Fonds voit passer suffisamment de patients "pour garder la main". Le Genevois ne conteste cependant pas le besoin de centres régionaux plus spécialisés pour les situations médicales exceptionnelles auxquelles les plus petits hôpitaux sont moins habitués.
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Les coûts de la santé couverts par la fiscalité?
Sur la question des coûts de la santé, Jacques de Haller estime que le modèle de prime par tête est "à bout de souffle". Les primes maladie augmentent en Suisse, car l'âge moyen de la population est en hausse et les technologies médicales se perfectionnent, deux points positifs, analyse le médecin.
Mais les coûts doivent être couverts différemment, via un système de financement renouvelé, par exemple par la fiscalité ou la TVA, ajoute-t-il.