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Vers un renforcement de la sécurité des chauffeurs de transports publics?

Une vue de l'arrêt du bus devant la gare des Diablerets, dans le canton de Vaud. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
La sécurité dans les transports publics en débat après la mort d'un chauffeur de bus / Le Journal du matin / 3 min. / le 21 juillet 2016
Le Syndicat des employés des transports publics réclame un renforcement des mesures de sécurité à la suite du décès d'un chauffeur de bus aux Diablerets (VD), après une altercation pour un problème de circulation.

Si le lien direct entre le décès du chauffeur et la dispute elle-même n'a pour l'instant pas été établi, ce drame reflète le malaise qui existe autour de la violence envers les conducteurs.

>> Lire à ce sujet : Un chauffeur de bus meurt après une altercation aux Diablerets

Ces dix dernières années, plusieurs mesures ont été mises en place face à l’augmentation des cas de violences, mais ces mesures varient d’un canton à l’autre. Lausanne, Genève et Fribourg ont été les premiers, par exemple, à former les chauffeurs à la gestion de situations complexes. "La formation, le suivi, prendre des cas pratiques et sur la base de ces cas rendre la personne plus résistante à ce stress qui est inhérent à cette situation", détaille Vincent Ducrot, directeur des Transports publics fribourgeois.

"Les mesures ne peuvent pas être identiques partout"

Si les grandes entreprises de transport ont mis en place de tels cours, les plus petites structures seraient encore à la traîne. Selon un sondage réalisé l'an dernier par la VPT, la sous-fédération des employés des entreprises de transport privées, la formation aux situations de crise reste la première demande des chauffeurs.  

Il existe néanmoins d'autres mesures pour éviter les agressions. Mais, là encore, elles divergent d'une région à une autre, en raison des besoins spécifiques. "On est très sensible au fait de mettre en place des mesures qui ne peuvent pas être identiques partout et qui doivent être chaque fois dosées pour améliorer cette sécurité", confirme Valérie Solano, secrétaire syndicale à Genève.

Et d'illustrer son propos: "par exemple, avoir des cabines fermées n'est pas toujours adéquat dans le trafic régional, souvent les conducteurs font payer le billet à l'entrée ou donnent des informations. En milieu urbain, il est certain que la sollicitation est beaucoup plus importante et que c'est peut-être une mesure qui s'avère relativement juste."

A Genève, les TPG ont ainsi opté pour les cabines fermées, contrairement à Fribourg, région moins urbaine. Le constat est identique avec la vidéosurveillance. Mis à part Berne et Lausanne, qui veulent privilégier la présence humaine, les grandes villes ont équipé leurs transports publics de caméras.

Harmoniser et "rester humain"

Certains aimeraient toutefois davantage d'harmonie, à l'instar du conseiller national PLR vaudois Frédéric Borloz, également président des Transports publics du Chablais. "Il serait très intéressant que l'Union des transports publics suisses crée un groupe de travail, une sorte d'observatoire pour qu'on tire les leçons des expériences dans les pays voisins et qu'on essaie d'émettre des recommandations."

"Et pourquoi pas des directives un peu plus dures, mais qu'il y ait une harmonisation au niveau de la sécurité à travers toute la Suisse dans les transports publics par rapport au personnel qui y travaille, que ce soit dans les trains ou dans les autobus." Harmoniser ou garder les spécificités en fonction des régions, le débat est ouvert et c'est le souhait du syndicat des employés des transports publics.

Un élément semble toutefois mettre tout le monde d'accord, conserver l'aspect humain dans les gares, les bus ou les trains. Valérie Solano en est convaincue. "Moins on a de personnel dans les trains pour simplement vérifier qu'il y ait une certaine civilité, plus on découvre qu'il y a de la violence. Restons humains le plus possible dans ces véhicules."

Tania Barril/lgr

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"Aujourd'hui on a fait beaucoup, on aurait tendance à se dire 'ok, on baisse la garde' et non c'est de continuer, continuer à former, continuer à prendre des cas et surtout d'éviter ce qui est arrivé aux Diablerets où on en arrive aux mains, c'est la formation, c'est le suivi, de prendre des cas pratiques et sur la base de cas pratiques de rendre finalement la personne plus résistante à ce stress qui est inhérent à cette situation."

"On est très sensible au fait de mettre en place des mesures qui ne peuvent pas être identiques partout et qui doivent être chaque fois dosées pour améliorer cette sécurité. Par exemple, avoir des cabines fermées n'est pas toujours adéquate dans le trafic régional par exemple souvent les conducteurs font payer le billet à l'entrée ou donnent des informations c'est inadéquat qu'ils soient enfermés dans une cabine. En milieu urbain, il est certain que la sollicitation est beaucoup plus importante et que c'est peut-être une mesure qui s'avère relativement juste."

"Il serait très intéressant que l'Union des transports publics suisses créent un groupe de travail justement une sorte d'observatoire pour qu'on tire les leçons des expériences dans les pays voisins et qu'on essaie de faire d'émettre des recommandations et pourquoi pas également des directives un peu plus dures, mais qu'il y ait une harmonisation au niveau de la sécurité à travers toute la Suisse dans les transports publics par rapport au personnel qui y travaille que ce soit dans les trains ou dans les autobus."