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La mobilisation des travailleurs du bâtiment gagne Neuchâtel et le Jura

Les ouvriers du bâtiment se mobilisent à Neuchâtel
Les ouvriers du bâtiment se mobilisent à Neuchâtel / L'actu en vidéo / 28 sec. / le 11 novembre 2015
Après le Tessin lundi et la Suisse alémanique mardi, les ouvriers du secteur du bâtiment se sont mobilisés à Neuchâtel et à Delémont mercredi, les maçons genevois se ralliant à la grève des fonctionnaires.

A Neuchâtel, ce sont quelque 500 maçons qui se sont retrouvés pour obtenir des négociations avec le patronat sur le renouvellement de la convention nationale et sur la retraite à 60 ans. Ils ont débrayé dès l'aube et défilé au centre-ville en début d'après-midi.

"80% des chantiers à l'arrêt"

Le mouvement a été particulièrement bien suivi, a estimé Edy Zihlmann, secrétaire syndical. Au minimum 80% de la nonantaine de chantiers neuchâtelois sont à l'arrêt. Des ouvriers neuchâtelois oeuvrant sur des chantiers dans d'autres cantons se sont joints au mouvement.

Dès l'aube, des bus sont allés chercher les travailleurs sur tous les chantiers dans les quatre coins du canton. Il y a quelques semaines, tout le monde aurait eu peur d'y monter, a commenté Edy Zihlmann. Il a fallu les rassurer, car les entreprises leur ont fait comprendre qu'en cas de licenciements conjoncturels, les protestataires seraient les premiers sur la liste.

Mêmes revendications dans le Jura

Dans le même temps à Delémont, quelque 300 maçons du Jura et du Jura bernois ont eux aussi exigé l'ouverture de négociations pour une nouvelle convention nationale du secteur principal de la construction (CN), répondant à l'appel du syndicat Unia Transjurane.

Dans le Jura et le Jura bernois c'est une vingtaine de chantiers qui était à l'arrêt, a estimé la secrétaire régionale d'Unia Transjurane Emilie Moeschler. La région interjurassienne compte environ 2000 ouvriers de la construction.

A Genève, les ouvriers de la construction ont rallié dans la matinée le défilé de leurs camarades de la fonction publique qui ont reconduit le mouvement de grève lancé mardi.

>> Lire : La grève des fonctionnaires genevois est reconduite jeudi pour le 3e jour

Des actions se déroulent ailleurs en Suisse cette semaine. Plus de 3000 employés ont protesté lundi au Tessin, et le même nombre mardi en Suisse alémanique.

>> Lire : Début d'une semaine de mobilisation syndicale sur les chantiers

Rendez-vous le 20 novembre

Des négociations avec la Société suisse des entrepreneurs (SSE) sont prévues les 20 et 27 novembre, mais seulement pour discuter des salaires. Pour Unia, c'est absurde d'en discuter sans évoquer la convention nationale.

ats/gax

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Crainte d'un vide conventionnel

La convention nationale arrive à échéance à la fin décembre. Les syndicats souhaitent son renouvellement avec des améliorations. Ils demandent en particulier le maintien de la retraite à 60 ans, plus de protection, notamment en cas d'intempéries, et une lutte plus efficace contre la sous-enchère salariale.

La Société suisse des entrepreneurs (SSE) propose de reconduire en l'état de la convention nationale ce que refuse le syndicat.

Cantons romands moins concernés

La mobilisation n'est pas - pour l'heure - au programme dans des cantons comme Vaud, le Valais ou Fribourg, dans la mesure où ils ne sont pas rattachés au système de la Fondation retraite anticipée (FAR).

Dès janvier en revanche, ils se joindront aux protestations s'il n'y a plus de convention nationale, a expliqué Serge Gnos, membre de la direction du secteur construction d'Unia.