Publié

Des familles dévouées s'engagent pour offrir un foyer aux enfants en difficulté

Familles d’accueil
Familles d’accueil / Mise au point / 14 min. / le 17 septembre 2023
Chaque année, en Suisse, environ 5000 enfants, y compris des bébés, sont retirés à leurs parents et trouvent refuge dans des familles d'accueil. Celles-ci leur offrent soins et amour malgré l'incertitude de leur départ imminent. L'émission de la RTS Mise au point est allée à leur rencontre.

Les retraités valaisans Françoise et Dominique ont ouvert leur maison depuis deux décennies pour accueillir des bébés en difficulté. Le dernier arrivé dans leur foyer est le 21e. "Ce bébé a été enlevé à sa maman à 10 jours. Il est arrivé chez nous en attendant que les choses s'arrangent pour lui", raconte Françoise dimanche dans l'émission de la RTS Mise au point.

Françoise et Dominique ne savent que peu de choses de leurs petits pensionnaires. Abandonnés à leur naissance ou retirés à leurs parents, ils ont besoin d'une protection urgente.

"On a entendu dire que les six premiers mois de la vie auraient une influence sur toute leur vie. S'ils peuvent avoir un bon départ, peut-être une influence dans leur vie, tant mieux pour eux", explique Dominique. "Je suis toujours émerveillée du premier sourire, des petits clins d'œil, des premiers babillements… Je ne m'en lasse pas", indique Françoise.

En connaître le moins possible

L'accueil dure généralement trois mois, conformément à la loi, avant que des décisions définitives ne soient prises concernant l'avenir de ces enfants. Cela peut inclure l'adoption, le placement en famille d'accueil, en orphelinat ou même le retour chez leurs parents biologiques.

L'une des difficultés auxquelles Françoise et Dominique, parents de quatre garçons et grands-parents de six petits-enfants, sont confrontés est le manque d'informations sur le passé des bébés, ce qui peut parfois rendre leur tâche plus complexe. "Si on ne sait pas, par exemple, que la maman se droguait, on pourrait être surpris par un comportement ou des attitudes particulières du bébé", explique Dominique.

Il est arrivé qu'on ait eu des visites de la maman qui avait décidé d'abandonner son bébé. C'est parfois difficile… Quand on l'amène et que la maman dit au revoir définitivement à son bébé, ce n'est pas rien non plus

Dominique, père d'une famille d'accueil

Les offices cantonaux de protection de l'enfant privilégient autant que possible le retour des enfants dans leur famille biologique, ce qui signifie que les familles d'accueil doivent maintenir le lien avec des parents parfois dysfonctionnels. Cela peut être une tâche difficile, avec des visites parfois complexes à organiser.

"Il est arrivé qu'on ait eu des visites de la maman qui avait décidé d'abandonner son bébé. C'est parfois difficile… Quand on l'amène et que la maman dit au revoir définitivement à son bébé, ce n'est pas rien non plus", dit Dominique.

Absence d'autorité parentale

Dans le canton de Vaud, Grace et Etienne ont choisi d'être une famille d'accueil à long terme. Ils accueillent actuellement quatre enfants de 4 à 14 ans et d'origines différentes, tous sous la tutelle de l'Etat. Malgré l'absence de l'autorité parentale, cette famille est unie.

L'objectif est de leur offrir à un moment précis de leur développement un cadre, une sécurité pour leur permettre ensuite d'affronter la vie

Etienne, père d'une famille d'accueil

"L'objectif est de leur offrir à un moment précis de leur développement un cadre, une sécurité pour leur permettre ensuite d'affronter la vie", décrit Etienne. Parfois, c'est quelques années, parfois c'est toute leur enfance. La finalité, c'est qu'ils puissent voler de leurs propres ailes et s'épanouir comme tout le monde."

Les enfants appellent naturellement Grace et Etienne "maman" et "papa", mais les limites doivent être posées. "Je pense que depuis le départ, il faut être vraiment clair avec soi-même, qu'on est là comme une famille d'accueil", explique Grace.

Retourner dans la famille biologique

Les familles d'accueil comprennent qu'elles doivent maintenir le lien avec les familles biologiques des enfants qu'elles accueillent, car l'intérêt supérieur de l'enfant est primordial. Cela signifie que les enfants peuvent être retirés à tout moment de leur famille d'accueil. "Si leur intérêt est de retourner dans leur famille biologique avec leurs parents et qu'ils peuvent finir de s'épanouir dans ce cadre-là, on aura fait du bon travail en fait", estime Etienne.

Face à l'augmentation du nombre d'enfants en difficulté, plusieurs cantons romands ont pris des mesures pour encourager davantage de familles à s'engager dans l'accueil d'enfants en difficulté.

Reportage TV: Yves Godel

Adaptation web: Valentin Jordil

Publié