Publié

Une nouvelle formation agricole pour "chuchoter à l'oreille des vaches"

Les participants sont conviés à tester une méthode rapide et sans violence pour apprivoiser les bovins. [RTS - Gaël Klein]
Ici la Suisse - Le chuchotage bovin, une formation nouvelle en Suisse romande / Ici la Suisse / 5 min. / le 26 février 2019
Le Service de prévention des accidents dans l'agriculture (SPAA) propose une nouvelle formation pour les éleveurs de bovins, en première romande. L'objectif est de savoir parler à l'animal.

Les cours ont lieu en ce moment et se déroulent au pénitencier de Bellechasse, dans le canton de Fribourg. Car l'établissement carcéral abrite la deuxième plus grande exploitation agricole de Suisse. Il est donc plus facile d’y organiser ce type de cours, qui s’adresse à l’ensemble des éleveurs romands.

Après une première partie théorique à l’extérieur, les participants sont donc conviés à tester sur place une méthode rapide et sans violence pour apprivoiser les bovins.

Apprendre une relation non-violente avec les bovins

"Si l'animal ne consent pas, on ne fait pas", explique l'un des formateurs, Etienne Junod, mardi dans La Matinale. "Ce n'est pas 'je veux que tu fasses', c'est 'j'aimerais que tu fasses'. C'est un peu ça la philosophie. Pas de violence, mais suggérer, demander et féliciter quand on est content."

Actif dans la prévention des accidents agricoles depuis une trentaine d'années, Etienne Junod explique que cette sensibilisation est devenue encore plus importante aujourd'hui. "C'est vraiment utile actuellement, et de plus en plus, parce que les animaux sont de plus en plus libres, ils ont leur propre volonté, et il s'agit d'apprendre à communiquer avec eux pour leur faire faire ce qu'on veut mais sans contrainte."

Les cours se déroulent au pénitencier de Bellechasse, dans le canton de Fribourg. [RTS - Gaël Klein]
Les cours se déroulent au pénitencier de Bellechasse, dans le canton de Fribourg. [RTS - Gaël Klein]

Mais "chuchoter" à l'animal ne veut pas forcément dire lui parler beaucoup. "Moi, je parle peut-être beaucoup, mais j'ai des collègues chuchoteurs qui ne disent pas un mot. On chuchote avec un langage non verbal."

"Essayer de voir le monde avec les yeux de l'animal"

Ce nouveau cours est essentiellement basé sur le comportementalisme. "C'est d'essayer de voir le monde comme l'animal et non pas comme nous, être humains, prédateurs, plutôt peu sensibles et plutôt agressifs", souligne Etienne Junod. La base "est de voir le monde avec les yeux de l'animal et avec les sens de l'animal. Pouvoir se mettre à sa place. Si on arrive à faire ça, on a déjà fait un énorme pas en avant."

Dans la pratique quotidienne, l'objectif principal est d'éviter les accidents. "Et pour ça, ce qui est le plus important, c'est de gagner la confiance de l'animal. L'éleveur doit toujours être celui qui fait du bien, pas celui qui fait du mal. A partir du moment où il est reconnu comme celui qui fait du bien, ça se passera toujours bien."

Gaël Klein/oang

Publié