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WikiLeaks va-t-il trop loin ?

Le fondateur de Wikileaks, l'Australien Julian Assange, montre la Une du Guardian, lors d'une conférence de presse, le 26 juillet 2010 à Londres
Le fondateur de Wikileaks, l'Australien Julian Assange, montre la Une du Guardian, lors d'une conférence de presse, le 26 juillet 2010 à Londres
Le site d'informations confidentielles WikiLeaks vient de diffuser ce jeudi matin 26 août 2010 de nouveaux documents confidentiels de la CIA. Le site, qui se veut d'information, peut-il et doit-il tout publier? Quelle place pour l'éthique? Le Grand 8 se penche ce jeudi sur ce site participatif qui est sous les feux des projecteurs depuis quelques semaines et qui défie les autorités.

Outre la publication de documents militaires confidentiels, le site a également diffusé mercredi le résumé des auditions du pédophile belge Marc Dutroux. Parents des victimes, juristes, les réactions ont été nombreuses en Belgique à la suite de cette publication, ce qui pousse à s'interroger sur les limites déontologiques de Wikileaks.

Wikileaks, la suite logique de l'affaire Libby

Pour Lara Srivastava, avocate à la Banque Mondiale et professeure invitée en veille technologique à l'Université d'Aalborg (Danemark), WikiLeaks est la suite logique d'un journalisme souffrant d'un affaiblissement de la protection des sources.

Cet affaiblissement remonte à l'affaire Scooter Libby en 2005 aux Etats-Unis. Trois journalistes sont alors contraints par la Cour suprême de divulguer leur source, en l'occurrence Scooter Libby, secrétaire général du vice-président Dick Cheney. Ce dernier est accusé dans l'affaire Palme-Wilson, d'avoir dévoilé l'identité d'une agente de la CIA.

La liberté d'informer en dépit du droit de l'individu

Grâce à son aspect participatif, WikiLeaks permet en quelque sorte de contourner la Justice et de divulguer malgré tout des informations sensibles. Mais cette liberté de tout dévoiler a des limites. Notamment lorsqu'en diffusant des documents confidentiels, des noms d'Afghans ayant aidé les forces de la coalition en Afghanistan apparaissent noir sur blanc. "En matière d'information responsable, une limite dangereuse a été franchie", relève Olivier Cimelière, auteur du "blogducommunicant 2.0", ancien journaliste et responsable de la communication d'une grande entreprise.

"Est-ce que la liberté d'expression est devenue sacro-sainte, en dépit des droits de l'individu ?" s'interroge Lara Srivastava. "Il faut défendre la liberté à l'information" affirme Alexandre Vautravers, rédacteur en chef de la "Revue Militaire Suisse" et directeur du département des Relations Internationales de l'Université Webster à Genève. "Mais attention", dit-il, "avec WikiLeaks, nous ne disposons que de bribes d'information brutes. On n'est pas allé interviewé des représentants d'Al Qaïda et nous n'avons pas publié les documents d'Al Qaïda, donc nous n'avons pas toute l'information".

fv

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WikiLeaks : Késako ?

Le site internet WikiLeaks, basé en Suède et en Belgique, encourage ses contributeurs anonymes à venir publier des documents permettant de révéler des comportements non éthiques. Depuis juillet, plusieurs dizaines de milliers de documents internes sur des opérations de l'armée américaine en Afghanistan ont été publiés sur le site. Des informations reprises notamment par de grands médias, tels que The New York Times, The Guardian et Der Spiegel. Dans ces documents figurent les noms d'Afghans qui ont aidé les forces de la coalition. Aujourd'hui, leur vie est en danger, d'où la polémique.

Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, accusé d'agression sexuelle

Le Parquet suédois a confirmé mercredi 25 août 2010 avoir suffisamment d'éléments pour enquêter sur une accusation d'agression sexuelle à l'encontre du fondateur du site WikiLeaks, Julian Assange. Il veut l'interroger après l'avoir blanchi d'une accusation de viol.

Julian Assange nie en bloc toute accusation et a laissé entendre qu'il pourrait être victime d'une machination, peut-être orchestrée par le Pentagone. Depuis la publication de dizaines de milliers de documents confidentiels de l'armée américaines sur WikiLeaks, Julian Assange est dans le collimateur de la Maison Blanche.
ATS/fv