Publié

L'économie russe, le talon d'Achille de Vladimir Poutine dans la crise ukrainienne

Alter Eco (vidéo) – Zone euro: croissance record, et après?
Alter Eco (vidéo) – Zone euro: croissance record, et après? / La Matinale / 2 min. / le 2 février 2022
A l'heure où Moscou laisse toujours planer le doute sur ses intentions militaires en Ukraine, il est certain que l'un des talons d'Achille du Kremlin se trouve sur le terrain économique.

Le produit intérieur brut (PIB) de la Russie est à peine plus élevé que celui de l'Espagne. L'an dernier, Moscou a créé deux fois moins de richesse que le Royaume-Uni, onze fois moins que la Chine et quatorze fois moins que les Etats-Unis.

Depuis grosso modo dix ans, la place de la Russie parmi les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) s'est fragilisée. Sur le seul critère du PIB, Moscou a perdu son rang dans cet aréopage d'économies qui avaient décollé au tournant du nouveau millénaire.

La grande richesse de la Russie se trouve essentiellement en sous-sol et Moscou sait en faire une arme sur la scène internationale: 40% du gaz importé par les Européens est russe.

Mardi, le président russe Vladimir Poutine s'exprimait pour la première fois publiquement depuis des semaines sur le sujet de l'Ukraine, lors d'une conférence de presse à Moscou. [KEYSTONE - YURI KOCHETKOV]
Mardi, le président russe Vladimir Poutine s'exprimait pour la première fois publiquement depuis des semaines sur le sujet de l'Ukraine, lors d'une conférence de presse à Moscou. [KEYSTONE - YURI KOCHETKOV]

Le gazoduc Nord Stream 2

Une arme à double tranchant, puisque Berlin pourrait - en guise de sanction à une invasion russe de l'Ukraine - annuler la mise en service de Nord Stream 2. Ce gazoduc de plus de 1200 kilomètres part de la région de Saint-Pétersbourg et traverse la Baltique pour arriver au nord de l'Allemagne.

Défavorable à ce projet, Washington préférerait fournir son gaz liquéfié aux Européens.

>> Lire aussi : Washington brandit expressément l'arme gazière contre la Russie

Moscou dépend fortement de ses hydrocarbures, qui alimentent 40% du budget national, selon une note du Ministère français de l'Economie. Pétrole et gaz représentent 60% de toutes les exportations russes.

L'économie russe fait face à cinq problèmes structurels qui ne se résolveront pas du jour au lendemain: un déclin démographique, que la pandémie aggrave; une faible productivité du travail; pas assez de main-d'œuvre; pas assez d'investissements et un retard technologique.

Le réseau SWIFT, point de pression

Les Occidentaux, en guise de sanctions, détiennent une arme financière: le réseau SWIFT. Ce système de messagerie interbancaire qui connecte les institutions financières de la planète entre elles. C'est, par exemple, le fameux BIC (code d'identification de banque) qu'il faut mentionner sur les paiements internationaux.

En cas d'invasion de l'Ukraine, Washington brandit la menace de débrancher Moscou du réseau SWIFT. C'est moins impressionnant qu'une réponse militaire, mais les dégâts demeurent imprévisibles pour l'économie russe.

>> Lire aussi : Le conflit ukraino-russe, des tensions qui prennent leurs origines dans l'histoire

Frédéric Mamaïs

Publié