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Une société au cœur des soupçons sur la campagne de Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon a été entendu jeudi 18.10.2018 par la police anticorruption à Nanterre. [EPA/Keystone - Yoan Valat]
Nouveaux éléments dans l'affaire du financement de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon / Le 12h30 / 1 min. / le 19 octobre 2018
Une enquête préliminaire est ouverte en France sur les comptes de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon. Une enquête de Radio France décortique le système supposé de surfacturations, via une société de communication.

La procédure en cours - qui aurait été ouverte pour escroquerie, abus de confiance, infraction à la législation des campagnes électorales et travail dissimulé aggravé - a donné lieu à des perquisitions spectaculaires, cette semaine, au domicile du candidat de la France insoumise à la présidentielle 2017 ainsi qu'au siège de son parti.

>> Lire : Le domicile de Jean-Luc Mélenchon a été perquisitionné par la police

Car les frais de campagne sont remboursés en partie avec de l'argent public en France, pour tout candidat qui atteint au moins 5% des suffrages, et le compte de chacun d'entre eux intéresse donc la justice.

Une proche de Jean-Luc Mélenchon en question

Et de nouveaux éléments, révélés vendredi par Radio France, étayent les suspicions de surfacturations autour du compte de campagne de Jean-Luc Mélenchon.

Les enquêteurs s'étonnent particulièrement de l'omniprésence d'un prestataire, Mediascop, qui a bénéficié de 11% des dépenses totales. Les factures font référence à du conseil en stratégie, la création de vidéos ou encore l'organisation de meetings.

Curieuse manière de facturer

Or cette société est dirigée par une très proche de Jean-Luc Mélenchon, Sophia Chikirou, qui s'est fait rémunérer personnellement environ 17'000 francs par mois selon l'enquête de Radio France. Elle l'a fait en facturant globalement son travail, mais aussi par le biais de nombreuses factures supplémentaires relatives à diverses prestations personnelles. Les enquêteurs soupçonnent donc une surfacturation, qui aurait également bénéficié à quelques autres proches du candidat. Situation inhabituelle, souligne Radio France, Mediascop employait une dizaine des membres du staff du candidat.

Certaines tâches, y compris secondaires, ont été généreusement rémunérées. C'est le cas de la mise en ligne, sur une plateforme audio, des discours de Jean-Luc Mélenchon. L'opération, qui ne prend que quelques minutes, était facturée 250 euros à l'unité.

Mais au sein de l'équipe de campagne, tout le monde n'a pas profité autant de ces largesses. Les "petites mains" employées par la société Mediascop n'ont guère vu la couleur de cet argent. "On était payé au lance-pierre", témoigne anonymement un membre du staff.

Sophia Chikirou entendue vendredi

De son côté, Sophia Chikirou dénonce via son avocat une "opération politique" derrière "accusations fausses et nuisibles." Elle devait être entendue vendredi par les policiers anticorruption, au lendemain de l'audition de Jean-Luc Mélenchon.

oang

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