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Aucune majorité aux législatives suédoises, l'extrême droite renforcée

Des partisans du parti modéré suivent les résultats des législatives à Stockholm, le 9 septembre 2018. [AFP - Jonathan Nackstrand]
Les deux coalitions au coude à coude à l'issue des législatives en Suède / La Matinale / 1 min. / le 10 septembre 2018
La coalition de centre-gauche a devancé très légèrement l'alliance de droite aux élections législatives de Suède, organisées dimanche. Le scrutin a été marqué par une progression de l'extrême droite qui a recueilli 17,6% des suffrages.

Après le dépouillement de la quasi-totalité des bulletins de vote, le bloc de gauche a recueilli 40,6% des voix contre 40,3% pour l'alliance de droite, selon des résultats annoncés par la commission électorale. Aucune des deux formations n'obtient de majorité.

Cela donne à la coalition de gauche, qui réunit le parti social-démocrate au pouvoir, les Verts et le parti de gauche, 144 sièges sur les 349 que compte le Parlement. L'alliance de droite en obtient 142. Le résultat définitif de ces élections est suspendu aux 200'000 Suédois de l'étranger, dont le vote ne sera dépouillé que mercredi.

Extrême droite en progression

Le parti des Démocrates de Suède (SD), anti-immigration et eurosceptique, progresse de 4,7 points par rapport aux précédentes élections en 2014, à 17,6%. Il réalise ainsi le gain le plus important parmi les partis, avec 63 sièges au parlement, contre 49 auparavant.

Si le score du SD est en deçà des attentes de ses dirigeants, qui envisageaient un score de 20%, il devrait permettre au parti d'avoir un rôle d'arbitre dans la composition du prochain gouvernement.

Quelques minutes après l'annonce des résultats partiels, Jimmie Akesson, chef de file des Démocrates de Suède, s'est, d'ailleurs, posé en vainqueur du scrutin. "Nous allons disposer d'une grande influence sur ce qui va se passer en Suède dans les semaines, les mois et les années à venir", a-t-il martelé lors d'un rassemblement de ses partisans.

Pas de démission du Premier ministre

Le chef de file du centre-droit a lui appelé à la démission du Premier ministre sortant, estimant que le gouvernement minoritaire au pouvoir avait "fait son temps". Il a toutefois repoussé tout accord avec l'extrême droite.

Stefan Lofven a lui exclu de démissionner de la tête du gouvernement. Il a appelé à une coopération entre les partis afin de surmonter l'impasse politique.

ats/ptur/mh

>> Les précisions d'Adeline Percept, envoyée spéciale à Stockholm :

Les précisions d'Adeline Percept, envoyée spéciale à Stockholm.
Les précisions d'Adeline Percept, envoyée spéciale à Stockholm. / 19h30 / 1 min. / le 9 septembre 2018
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Modèle social remis en cause

L'arrivée en 2015, au plus fort de la crise migratoire en Europe, de 163'000 demandeurs d'asile, soit le plus fort taux par tête d'habitant dans l'UE, a polarisé les électeurs et brisé le consensus politique. Certains Suédois estiment aussi que leur système social traverse une crise.

L'allongement des listes d'attente pour se faire opérer, la pénurie de médecins et d'enseignants et l'incapacité de la police à éradiquer la violence dans les banlieues urbaines défavorisées, où les immigrants sont majoritaires, ont ébranlé la confiance des Suédois en leur modèle social.