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Les otages en Corée du Nord, nouvel enjeu dans les négociations

Soldats nord-coréens portant le drapeau de l'Armée populaire, dans un quartier résidentiel de Pyongyang. [Keystone - Wong Maye-E]
La Corée du Nord disposait de "programmes d’enlèvement" pour former ses espions / La Matinale / 2 min. / le 4 mai 2018
Alors que trois Américains détenus en Corée du Nord pourraient être bientôt libérés selon Washington, le sort de milliers de ressortissants étrangers devient un enjeu diplomatique dans les négociations en cours.

En grande majorité sud-coréens, japonais et même occidentaux, des milliers d'étrangers ont été victimes d'un véritable programme d'enlèvements mis en place par le régime de Pyongyang, selon l'historienne Juliette Morillot, auteure du "Monde selon Kim Jong-Un". Cela concerne "environ 3800 Sud-Coréens, des Japonais, des Libanais, des Thaïlandais, des Roumains, des Malais, des Chinois, et essentiellement, en fait, des femmes", détaille-t-elle dans La Matinale de la RTS.

Apprendre pour former des espions

Le but de ces enlèvements, explique Juliette Morillot, est d'apprendre des cultures et des langues étrangères afin de former des espions, à une époque où les Nord-Coréens ne pouvaient pas voyager librement. Les services de Pyonyang allaient puiser ces échantillons humains essentiellement dans les pays limitrophes à la fin des années 1970.

Quarante ans plus tard, la cause des kidnappés est toujours vive au Japon, souligne Juliette Morillot, citant le cas d'une fillette japonaise enlevée à l'âge de 13 ans, qui avait fortement ému l'opinion publique.

D'autres femmes, dont des Européennes, ont été attirées à Pyongyang sous de faux prétextes, "avec des scénarios dignes de films d'espionnage, où un bel Asiatique séduit une jeune artiste" avant de l'attirer en Corée du Nord, explique l'historienne, qui estime qu'actuellement deux ou trois Françaises sont détenues dans le pays.

Monnaie d'échange

Aux début des années 2000, la Corée du Nord a reconnu 13 cas d'enlèvement et libéré 5 Japonais. Mais les récentes négociations ont réactivé le dossier, et les informations sur le sort de milliers de disparus - dont beaucoup sont potentiellement encore en vie - sont devenus une véritable monnaie d'échange pour Pyonyang.

Alexandre Habay/kkub

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Missionnaires américains bientôt libérés?

Trois Américains détenus en Corée du Nord pourraient avoir changé de lieu de détention en amont de leur possible libération à l'occasion du sommet entre le président américain Donald Trump et le leader nord-coréen Kim Jong Un, ont indiqué plusieurs sources jeudi.

Missionnaires évangéliques, les trois ressortissants américains avaient été arrêtés pour espionnage entre 2016 et 2017.

Les Etats-Unis demandent de longue date leur libération et des médias rapportent que Washington et Pyongyang seraient proches d'un accord sur la question.