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Participation très faible à la présidentielle kényane boycottée

Des officiels kényans patientent dans un local de vote vide dans un bastion de l'opposition à Nairobi le 26 octobre 2017. [Keystone - EPA/DANIEL IRUNGU]
Des officiels kényans patientent dans un local de vote vide dans un bastion de l'opposition à Nairobi le 26 octobre 2017. - [Keystone - EPA/DANIEL IRUNGU]
Le Kenya paraissait vendredi encore plus divisé que ces dernières semaines, au lendemain d'une présidentielle boycottée par l'opposition. La participation n'a atteint que 34,5%, entamant la crédibilité du scrutin.

Les opérations de compilation des résultats se poursuivaient et vendredi matin la Commission électorale (IEBC) avait reçu les résultats de plus de 36'000 des 40'883 bureaux de vote du pays, a annoncé sur son compte Twitter son chef Wafula Chebukati.

Mais le résultat ne fait aucun doute: le sortant Uhuru Kenyatta - de l'ethnie majoritaire kikuyu - est assuré de l'emporter, son rival historique, l'opposant Raila Odinga (un Luo), ayant décidé de ne pas participer à ce qu'il a qualifié de "mascarade" électorale.

Chute de la participation

Le taux de participation à la présidentielle kényane de jeudi s'est établi à seulement 34,5% des électeurs inscrits, a déclaré sur Twitter Wafula Chebukati.

Par comparaison, 80% des électeurs inscrits avaient pris part à l'élection du 8 août dernier, annulée par la Cour suprême qui avait ordonné qu'une nouvelle présidentielle ait lieu dans les 60 jours.

Le chef de file de l'opposition, Raila Odinga, avait retiré sa candidature pour le scrutin de jeudi, estimant que la Commission électorale n'avait pas procédé aux changement nécessaires à assurer un vote transparent, suite à l'annulation de la présidentielle du 8 août. Il avait appelé ses partisans à boycotter cette nouvelle élection.

agences/cab

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Boycott après une première annulation

Pays dynamique et première économie commerciale en Afrique de l'Est, le Kenya est plongé dans sa pire crise politique depuis 10 ans, depuis que la justice a annulé pour "irrégularités" - une première en Afrique - la présidentielle du 8 août, qui avait vu la réélection de Uhuru Kenyatta.

La Cour suprême avait justifié cette décision par des irrégularités dans la transmission des résultats, faisant peser la responsabilité de ce scrutin "ni transparent, ni vérifiable" sur la Commission.

Raila Odinga, 72 ans et déjà trois fois candidat malheureux à la présidence (1997, 2007, 2013), a fait pression pour obtenir une réforme de cette Commission, qui a effectué certains changements, notamment dans la transmission des résultats, mais jugés insuffisants par l'opposition.

Plusieurs morts durant l'élection

Malgré les appels à la retenue des deux camps, des affrontements violents ont eu lieu jeudi dans de nombreux bastions de l'opposition.

Au moins quatre personnes ont été tuées par balle et des dizaines d'autres blessées à Nairobi et l'ouest du pays dans des violences en marge du scrutin, selon des sources policière et hospitalière.

Au moins 44 personnes ont été tuées depuis le 8 août, la plupart dans la répression brutale des manifestations par la police.

Lors de la présidentielle de 2007 les pires violences politico-ethniques depuis l'indépendance avaient fait au moins 1100 morts.