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Le Portugal entre deuil et amertume après l'incendie qui a fait 62 morts

les degats laisses par le feu de foret meurtrier au portugal
Les dégâts après le feu de forêt meurtrier au Portugal / L'actu en vidéo / 1 min. / le 19 juin 2017
Un deuil national est observé lundi au Portugal après le gigantesque incendie de forêt qui a coûté la vie à au moins 62 personnes samedi. Un sentiment d'injustice et d'impuissance prévaut aussi dans la population.

L'origine de l'incendie

L'incendie s'est déclenché samedi vers 15h à Pedrogao Grande, dans la région de Leiria, en pleine canicule, avec des températures dépassant les 40 degrés.

Attisées par des vents violents, les flammes se sont rapidement propagées sur quatre fronts dans les collines couvertes de pins et d'eucalyptus entre les villages de Pedrogao Grande, Figueiro dos Vinhos et Castanheira de Pera.

La police judiciaire a indiqué avoir "réussi à déterminer qu'un orage sec est à l'origine du feu", écartant la piste criminelle. "Nous avons trouvé l'arbre frappé par la foudre", a-t-elle fait savoir. Certaines associations environnementalistes ont toutefois dénoncé la politique laxiste des autorités en matière de politique forestière et de débroussaillage.

Le nombre de victimes

Plusieurs bourgades ont été touchées et, malgré la mise en oeuvre d'un plan d'évacuation, certaines personnes ont été coincées chez elles, dans des zones isolées.

Dimanche en fin de soirée, le bilan était de 62 morts et 62 blessés, dont 8 pompiers. Cinq blessés sont dans un état grave, quatre pompiers et un enfant. Il s'agit de la pire catastrophe de l'histoire récente du Portugal.

Une grande partie des victimes ont aussi péri sur les routes, rattrapées par le feu qui les a piégées dans leurs voitures. Au moins 18 personnes ont perdu la vie sur la route reliant Figueiro dos Vinhos à Castanheira de Pera, la N-236, selon les autorités.

Les autorités craignent que d'autres victimes ne soient découvertes au fur et à mesure des recherches.

Un pompier luttant contre le feu au Portugal. [Keystone - EPA/Paulo Novais]
Un pompier luttant contre le feu au Portugal. [Keystone - EPA/Paulo Novais]

La lutte contre les flammes

L'incendie continue de faire rage lundi avec de nombreuses lignes de feu plus ou moins virulentes, selon les pompiers. Ceux-ci ont ajouté que les incendies évoluent favorablement, mais que la situation peut se compliquer à tout moment.

Pour combattre les flammes, plus de 1000 pompiers et plus de 280 véhicules sont mobilisés. Quatre avions bombardiers d'eau espagnols sont venus appuyer les pompiers portugais et la France a acheminé trois avions spécialisés dans l'extinction des feux, mais leur travail est rendu compliqué par la fumée qui se dégage. Des renforts terrestres doivent également arriver lundi d'Espagne.

A travers le pays, une quarantaine d'incendies de forêt faisaient encore rage lundi, contre une centaine dimanche et ils sont combattus par 2000 pompiers et 600 véhicules.

>> Les images des flammes :

Le Portugal dévasté après un incendie meurtrier.
Le Portugal dévasté après l'incendie le plus meurtrier / 19h30 / 2 min. / le 18 juin 2017

Le deuil

Le gouvernement a décrété trois jours de deuil national. "L'incendie a atteint une dimension de tragédie humaine jamais connue jusqu'ici", a déclaré le Premier ministre Antonio Costa, qui s'est rendu sur les lieux du drame pour consoler les proches des victimes

"Nous ressentons un sentiment d'injustice, car la tragédie a touché ces Portugais dont on parle peu, d'une zone rurale isolée", a de son côté déclaré le président Marcelo Rebelo de Sousa.

Les écoles de la zone sont fermées jusqu'à nouvel ordre et les examens qui devaient bientôt débuter seront reportés. Dans certains villages, la population a été "confinée" et dans d'autres, les personnes âgées ont été déplacées pour les mettre en sécurité.

L'équipe nationale de football a observé une minute de silence avant son match de dimanche contre le Mexique.

"Le Portugal pleure pour Pedrogao Grande", "En mémoire des victimes", "Notre douleur à tous" titre lundi la presse nationale, arborant des bandeaux noirs. "Comment cela a-t-il pu arriver?" s'interroge le Jornal de Noticias. "Pourquoi?" interpelle Publico.

Frédéric Boillat avec agences

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