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Theresa May promet une enquête sur la "tragédie épouvantable" de Londres

La Première ministre britannique Theresa May s'est rendue sur les lieux du sinistre à Londres. [AFP - Tolga AKMEN]
La Première ministre britannique Theresa May s'est rendue sur les lieux du sinistre à Londres. - [AFP - Tolga AKMEN]
La Première ministre britannique Theresa May s'est rendue jeudi aux abords de la tour de 24 étages détruite par le feu dans la nuit de mardi à mercredi à Londres. Le sinistre a fait 17 morts, selon un nouveau bilan.

"Je peux malheureusement confirmer que 17 personnes sont décédées" a annoncé Stuart Cundy, commandant à la Metropolitan Police, tandis que de nombreux disparus sont toujours recherchés, ce qui signifie que le bilan risque encore de s'alourdir.

La cheffe des pompiers Danny Cotton a pour sa part déclaré jeudi qu'un "nombre indéterminé" de victimes se trouvaient toujours à l'intérieur de l'immeuble, et que les recherches prendraient "des semaines". "Ce serait un miracle de retrouver des vivants", a-t-elle ajouté sur la chaîne SkyNews, soulignant que la violence du feu et la chaleur laissaient peu de chance aux personnes qui n'ont pas pu s'échapper du brasier.

Des familles entières n'ont pas donné signe de vie, certains évoquant des dizaines de personnes toujours portées disparues.

Opération de recherche encore en cours

Plus de deux cents pompiers et une quarantaine de camions d'intervention ont été mobilisés pour combattre le sinistre, dont la cause n'a toujours pas été déterminée.

Le feu a finalement été complètement éteint jeudi à 01h14, soit plus de 24 heures après le début de l'incendie. Soixante pompiers restaient encore sur place jeudi.

>> Les lieux de l'incendie :

Les images au lendemain de l'incendie à Londres
Les images au lendemain de l'incendie à Londres / L'actu en vidéo / 34 sec. / le 15 juin 2017

Des matériaux utilisés en question

L'origine du sinistre restait inconnue, mais la colère montait parmi les résidents qui pointaient des défaillances à répétition dans la gestion de la tour Grenfell, qui comptait 120 appartements et hébergeait quelque 600 personnes dans une enclave populaire du quartier cossu de Kensington.

Le nouveau revêtement de l'immeuble faisait en particulier débat. Selon la BBC, il incorporait une couche de plastique, ce qui pourrait expliquer la vitesse à laquelle le feu s'est propagé. Le quotidien Guardian écrit que c'est le même revêtement qui a été mis en cause lors d'un incendie "similaire" dans la ville australienne de Melbourne en 2014 qui n'avait pas fait de victime.

La société Rydon, qui a procédé à la rénovation pour près de 10 millions d'euros, a affirmé pour sa part qu'elle respectait "tous les contrôles obligatoires en matière de normes incendie et de règles de sécurité".

David Collins, président de l'association des résidents de la tour jusqu'en octobre dernier, affirme qu'il avait réclamé à la municipalité, en vain, une enquête sur la sécurité de l'édifice.

"Des réponses" exigées

La Première ministre a annoncé lors de sa visite sur place qu'il y aurait une enquête pour déterminer les causes de cette "tragédie épouvantable". Gavin Barwell, son nouveau directeur de cabinet et ancien ministre du Logement, est accusé par la presse de s'être assis sur un rapport vieux de plusieurs années sur le risque d'incendie dans des immeubles tels que la tour Grenfell.

Le maire de Londres, Sadiq Khan, avait auparavant appelé à ce que "des réponses" soient apportées tandis que le chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn estimait que les mesures d'austérité du gouvernement conservateur avaient leur part de responsabilité: "Si vous privez les autorités locales des financements dont elles ont besoin, c'est le prix à payer".

afp/jgal

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Drame similaire peu probable en Suisse

Un incendie semblable à celui qui a touché Londres dans la nuit de mardi à mercredi ne s'est encore jamais produit en Suisse.

D'une part, les tours restent encore assez rares aujourd'hui. D'autre part, les normes anti-incendie (AEAI) sont spécialement strictes pour les bâtiments dits "de grande hauteur".

>> Ecouter l'interview de l'architecte Eric Maria, président de la section genevoise de la Société suisse des ingénieurs et architectes (SIA):