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Le Hamas élit le dirigeant palestinien Ismaïl Haniyeh comme chef politique

Le nouveau chef du Hamas Ismaïl Haniyeh devra oeuvrer pour surmonter les divisions interpalestiniennes. [reuters - Suhaib Salem]
Le nouveau chef du Hamas Ismaïl Haniyeh devra oeuvrer pour surmonter les divisions interpalestiniennes. - [reuters - Suhaib Salem]
Au Proche-Orient, le dirigeant palestinien Ismaïl Haniyeh a été élu samedi à la tête du bureau politique du Hamas. Il prend de facto le pouvoir dans la bande de Gaza.

Né en 1963, Ismail Haniyeh succède à Khaled Mechaal qui a effectué les deux mandats maximum autorisés par le mouvement.

Il a remporté cette élection face à Moussa Abou Marzouk et Mohamed Nazzal après un vote par vidéoconférence des membres de la Choura à Gaza, en Cisjordanie, et hors des territoires palestiniens, ont indiqué samedi à la mi-journée les médias du Hamas.

Le nouveau chef a été naguère premier ministre de l'Autorité palestinienne. Après la victoire du Hamas aux législatives de 2006, il avait pris la tête d'un gouvernement d'union et s'était engagé à oeuvrer à la création d'un Etat palestinien "en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, avec Jérusalem comme capitale", allant à contre-courant du discours officiel du Hamas qui, alors, ne reconnaissait pas ces frontières.

Surmonter les divisions

L'annonce de la nouvelle direction du Hamas est intervenue quelques jours seulement après que le mouvement a annoncé, pour la première fois de son histoire, la modification de son programme politique, disant accepter un Etat palestinien limité aux frontières de 1967.

Selon des experts, ce groupe, en amendant ses textes fondateurs, dénoncés par beaucoup comme "antisémites", tente de revenir dans le jeu des négociations internationales.

Les autorités israéliennes n'avaient pas encore réagi samedi à cette élection. En revanche, un haut responsable du Fatah, Azzam al-Ahmed, a souhaité "bonne chance" à Ismaïl Haniyeh et lui a demandé des efforts pour surmonter les divisions interpalestiniennes. Azzam Al-Ahmed a également appelé le Hamas à renoncer au contrôle qu'il exerce sur la bande de Gaza, ce qu'Ismail Haniyeh refuse de faire.

afp/fme

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Rupture avec les Frères musulmans

Dans son programme politique rendu public à Doha, le Hamas, qui est toujours considéré comme une organisation "terroriste" par les Etats-Unis et l'Union européenne, a annoncé en outre la fin de sa collaboration avec les Frères musulmans, une organisation dont il était issu lors de sa création il y a 30 ans.

Cette annonce, rejetée par Israël, semble destinée à améliorer les relations du Hamas avec les pays du Golfe ainsi qu'avec l'Egypte, au moment où le président palestinien Mahmoud Abbas rendait visite à Washington à son homologue américain Donald Trump, qui a manifesté son intention de relancer les efforts de paix israélo-palestiniens.

Ismail Haniyeh restera à Gaza

Contrairement à son prédécesseur qui vit en exil au Qatar, Ismail Haniyeh restera dans la petite enclave de Gaza, sous blocus israélien depuis plus d'une décennie, pour diriger le Hamas.

Selon Leila Seurat, chercheuse associée au Centre de recherches internationales (CERI) de Paris et spécialiste du Hamas, "cette élection marque une rupture car pour la première fois, c'est un leader de Gaza qui est élu". Elle note que, depuis l'époque du chef spirituel du Hamas cheikh Yassine, les chefs étaient installés à l'extérieur des territoires palestiniens.

"Mechaal avait déjà enclenché une nouvelle phase d'ouverture avec la communauté internationale. Haniyeh va continuer sur cette voie", a affirmé de son côté Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas à Gaza.