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L'UE presse le président turc Erdogan de chercher un "consensus national"

Le président Erdogan avait placé les relations avec l'UE au coeur de sa campagne. [Murad Sezer]
L'UE presse le président turc Erdogan de chercher un "consensus national" / Le 12h30 / 1 min. / le 17 avril 2017
L'Union européenne (UE) a appelé dimanche le gouvernement turc à rechercher le "consensus national le plus large possible" après sa victoire au référendum. La campagne a été jugée "inéquitable" par le Conseil de l'Europe.

"Au vu du résultat serré du référendum et des implications profondes des amendements constitutionnels, nous appelons (...) les autorités turques à rechercher le consensus national le plus large possible dans leur mise en oeuvre", écrivent notamment le président de la Commission de l'UE Jean-Claude Juncker et la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini.

>> Lire : Le pouvoir turc revendique la victoire au référendum, l'opposition conteste

"Les amendements constitutionnels, et particulièrement leur application concrète, seront évalués à la lumière des obligations de la Turquie en tant que candidate à l'Union européenne et en tant que membre du Conseil de l'Europe", ajoutent-ils.

Le président Erdogan a placé les relations avec l'UE au coeur de la campagne, critiquant Bruxelles pour l'absence de progrès dans les discussions en vue de l'intégration de la Turquie et usant du qualificatif de "nazi" à l'égard de l'Allemagne et des Pays-Bas, qui ont interdit les meetings électoraux aux communautés turques sur leur territoire.

Conditions "inéquitables"

"Le référendum s'est déroulé sur un terrain inégal et les deux camps en campagne n'ont pas bénéficié des mêmes opportunités", a pour sa part estimé une mission d'observateurs de l'OSCE et du Conseil de l'Europe.

Le Conseil de l'Europe, qui comprend les 28 membres de l'Union européenne et la plupart des autres pays européens, suit notamment l'évolution des droits de l'homme, un autre sujet conflictuel avec la Turquie.

Pas aux normes du Conseil de l'Europe

"Des modifications tardives dans la procédure de comptage (des voix) ont supprimé un important garde-fou" contre les fraudes, a par ailleurs relevé Cezar Florin Preda, le chef de la délégation des observateurs. Il faisait allusion à la décision des autorités électorales d'accepter les bulletins non estampillés du sceau officiel, dénoncée par l'opposition.

"Globalement, le référendum n'a pas été à la hauteur des critères du Conseil de l'Europe", a-t-il toutefois noté, avant d'ajouter que "le cadre légal était inadéquat" s'agissant d'obtenir "un processus véritablement démocratique".

afp/kg/vtom

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