Publié

Les propos de Marine Le Pen sur le Vel d'Hiv fustigés en Israël et en France

Marine Le Pen durant un discours au Palais des Congrès d'Ajaccio samedi dernier. [afp - Pascal Pochard-Casabianca]
Marine Le Pen durant un discours au Palais des Congrès d'Ajaccio samedi dernier. - [afp - Pascal Pochard-Casabianca]
Les autorités israéliennes et des politiciens français de gauche comme de droite ont condamné lundi les propos tenus dimanche par Marine Le Pen, qui a estimé que la France n'était pas responsable de la rafle du Vél d'Hiv.

"Nous condamnons les déclarations de Marine Le Pen disant que la France n'était pas responsable de la déportation des juifs sur son territoire pendant l'Holocauste", a déclaré lundi une porte-parole du ministère des Affaires étrangères israélien.

"Cette déclaration est contraire à la vérité historique telle qu'elle a été exprimée par les déclarations des présidents de France, qui ont reconnu la responsabilité de l'État pour le sort des juifs français qui ont péri dans la Shoah", a-t-elle ajouté au lendemain de la déclaration de la présidente du Front national sur RTL.

>> Lire aussi : La France n'est pas responsable de la rafle du Vel d'Hiv, selon Marine Le Pen

>> La déclaration de Marine Le Pen :

Pour Marine Le Pen, "la France n'est pas responsable du Vel d'Hiv"
Pour Marine Le Pen, "la France n'est pas responsable du Vel d'Hiv" / L'actu en vidéo / 33 sec. / le 10 avril 2017

Condamnations de gauche à droite

"Si on doutait que Marine Le Pen est d'extrême droite, on ne peut plus en douter," a ainsi réagi le candidat socialiste Benoît Hamon lundi matin sur RTL. "Elle n'aime pas l'histoire, elle l'arrange. La responsabilité de la France est évidente", a-t-il ajouté.

Pour le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, Marine Le Pen "vient à nouveau de montrer son vrai visage". "Pour Madame Le Pen comme pour son père, la honte du Vél d'Hiv, c'est au fond un détail de l'Histoire, mais un détail tragique", a-t-il réagi sur France Inter.

Emmanuel Macron a de son côté évoqué une "faute grave" sur BFM TV, ajoutant que si "d'aucuns avaient oublié que Marine Le Pen est la fille de Jean-Marie Le Pen, ils n'ont pas changé, il ne faut pas minimiser ce qu'est le Front national aujourd'hui dans notre pays".

A droite, Christian Estrosi (Les Républicains) a lui estimé que la candidate rejoignait "son père sur le banc de l'indignité et du négationnisme".

Les lieutenants de Marine Le Pen approuvent

"Marine Le Pen ne conteste rien de ce qui a été choquant ou atroce de cette période, elle dit juste que ce n'est pas la France qui est en cause", a de son côté expliqué lundi Nicolas Bay sur Public Sénat.

Selon le secrétaire général du FN, "si on dit que la France est responsable de ce qui s'est passé pendant la Seconde Guerre mondiale, ça revient à donner une légitimité au gouvernement de Vichy et c'est extrêmement dangereux".

Le vice-président du FN Florian Philippot a lui jugé sur LCP que l'on pouvait "continuer avec la repentance pourrie, enseigner à nos enfants que la France est toute noire, toute pourrie et que son histoire était bonne à jeter à la poubelle", mais que cela menait "à des discours à la Emmanuel Macron, où on finit par dire que la France est responsable de crimes contre l'humanité liés à la colonisation".

>> L'analyse des propos de Marine Le Pen dans le 12h30 :

Marine Le Pen (Front national) lors d'un meeting à Monswiler le 5 avril 2017. [EPA/Keystone - Patrick Seeger]EPA/Keystone - Patrick Seeger
Marine Le Pen déclenche la polémique après ses propos sur la rafle du Vel d'Hiv / Le 12h30 / 2 min. / le 10 avril 2017

agences/boi

Publié

Le rappel des faits

Les 16 et 17 juillet 1942 à Paris et dans sa banlieue, plus de 13'000 juifs ont été arrêtés dans ce que l'on nomme la rafle du Vél d'Hiv, du nom du vélodrome où les personnes arrêtées ont été regroupées dans l'attente de leur transfert vers des camps d'extermination.

La responsabilité de l'Etat français dans la déportation des juifs, longtemps passée sous silence dans la France de l'après-guerre, a été reconnue en 1995 par le président Jacques Chirac qui rompait alors avec la position de ses prédécesseurs.