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Les Etats-Unis multiplient les signaux contradictoires sur la Syrie

Le navire américain USS Porter qui a tiré des missiles sur la base d'Al-Chaayrate vendredi matin. [Keystone - U.S. Navy]
Le navire américain USS Porter qui a tiré des missiles sur la base d'Al-Chaayrate vendredi matin. - [Keystone - U.S. Navy]
Il ne peut pas y avoir de solution en Syrie avec Bachar al-Assad au pouvoir, a affirmé dimanche l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley. Le secrétaire d'Etat, Rex Tillerson, avait dit la veille vouloir discuter avec le président syrien.

Les déclarations des autorités américaines sur la Syrie se suivent mais ne se ressemblent pas. "Il n'y a aucune option avec laquelle une solution politique peut intervenir avec Assad à la tête du régime", a déclaré dimanche l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, au programme "l'Etat de l'Union" diffusé par CNN.

"Si vous regardez ses actions, si vous voyez la situation, ce sera difficile de voir un gouvernement stable et pacifique avec Assad", a-t-elle ajouté.

Changement de cap

Nikki Haley n'a pas précisé si l'administration Trump, qui jusqu'à présent se gardait d'appeler au départ du président syrien, avait changé d'approche. Mais elle avait déjà averti vendredi que les Etats-Unis étaient prêts à lancer de nouvelles frappes contre le régime syrien au lendemain du bombardement d'une base de l'armée syrienne qui a déclenché la colère de Damas et de ses alliés russe et iranien.

Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson avait pourtant déclaré samedi que "la première des priorités (pour les Etats-Unis en Syrie) est la défaite du groupe Etat islamique". A propos de la stabilisation du pays, il avait évoqué la nécessité d'entamer des discussions politiques avec Bachar al-Assad et ses alliés.

Un président imprévisible

Le New York Times a consacré un article aux revirements de la politique étrangère de Donald Trump intitulé "La doctrine émergente de Trump: ne suivez pas la doctrine".

Le journaliste rappelle qu'en quelques jours, le président a plus impliqué les Etats-Unis que jamais dans le conflit syrien, qu'il a fâché Moscou et invité le dirigeant chinois à un dîner dans sa résidence de Floride, alors qu'avant d'être élu il avait déclaré que la guerre en Syrie n'était pas le problème des Etats-Unis, que la Russie devait devenir une amie et que la Chine était un "ennemi".

"Il n'y a pas une doctrine au sens classique du terme qui émerge sur la politique étrangère de Trump", a expliqué au journal Kathleen H. Hicks, une ancienne collaboratrice du Pentagone qui travaille au Centre pour les Etudes Stratégiques et Internationales. "Il y a en revanche des caractéristiques claires qui émergent à propos de l'homme lui-même: imprévisible, instinctif et indiscipliné".

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Julie Conti

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