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"Ne pas réagir en Syrie, c'était prendre le risque d'apparaître comme faible"

Syrie - Frappes américaines: l'analyse de Pierre Gobet
Syrie / Frappes américaines: l'analyse de Pierre Gobet / 12h45 / 1 min. / le 7 avril 2017
Les correspondants de la RTS à Washington et à Moscou analysent le "revirement" de Donald Trump et les frappes américaines menées jeudi contre une base aérienne syrienne.

L'action unilatérale du président américain représente un basculement sur le plan de la doctrine, analyse le correspondant télévision de la RTS à Washington. "Donald Trump a été élu sur l'idée de l'America First, c'est-à-dire l'idée que l'Amérique ne s'occupe plus de tous les problèmes du monde et n'intervienne plus à tout bout de champ", rappelle Pierre Gobet.

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Les frappes contre le régime syrien constituent la première action marquante de Donald Trump sur le plan de la politique étrangère. "C'est le premier vrai grand test pour lui, dit Pierre Gobet. Ne pas réagir militairement, c'était prendre le risque d'apparaître comme faible." Et de voir ainsi se dresser les parallèles avec son prédécesseur, Barack Obama.

Un message de fermeté

Aux yeux du correspondant radio de la RTS, Philippe Revaz, le président américain a voulu envoyer un message de fermeté à Bachar al-Assad et aux Russes. "Le président américain bombarde, mais sur un objectif très limité, note-t-il. Il n'est pas en train de clouer au sol toute l'aviation syrienne. On sait depuis la Libye que c'est une mesure qui peut conduire à l'écroulement d'un régime."

Les deux correspondants insistent sur le rôle qu'a pu jouer l'émotionnel dans la prise de décision de Donald Trump. "Il y a un aspect personnel, émotionnel, estime Philippe Revaz. Il est apparu très touché par le sort de ces enfants syriens."

>> Ecouter l'analyse de Philippe Revaz dans le Journal du matin :

Photo du lancement de missiles par les Etats-Unis sur la Syrie. [epa/keystone - Seaman Ford Williams]epa/keystone - Seaman Ford Williams
Frappes des Etats-Unis contre le régime syrien, quelles conséquences? / Le Journal du matin / 2 min. / le 7 avril 2017

Moscou "sonné"

Vu de Russie, la nouvelle des frappes américaines a été reçue avec une certaine surprise. "Moscou se réveille clairement sonné ce matin", témoigne Isabelle Cornaz, correspondante de la RTS. "S'il y a un terrain sur lequel la Russie pensait qu'une collaboration était encore possible, c'était la Syrie avec une lutte commune contre le terrorisme", indique-t-elle.

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La journaliste rapporte les avis d'une partie de la classe politique russe, laquelle estime qu'avec son attaque Washington chercherait à détourner l'attention des victimes civiles causées par l'offensive sur Mossoul, en Irak. "Ces derniers jours les télévisions russes, plutôt que de montrer les images des jeunes enfants syriens victimes de l'attaque au gaz, ont préféré diffuser des reportages dénonçant la situation des civils" à Mossoul, ajoute Isabelle Cornaz.

>> Ecouter l'intervention d'Isabelle Cornaz au 12h30 :

Theresa May et Vladimir Poutine affichent des positions radicalement opposées sur les frappes américaines en Syrie.
Fortes réactions internationales après les frappes américaines en Syrie / Le 12h30 / 4 min. / le 7 avril 2017

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