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Ambiance studieuse et flèches acérées lors du débat de la droite en France

Extrait du débat de la primaire de droite et du centre des Républicains
Extrait du débat de la primaire de droite et du centre des Républicains / L'actu en vidéo / 2 min. / le 13 octobre 2016
En France, les candidats à l'investiture présidentielle de la droite et du centre ont disputé jeudi soir leur premier débat à sept. Ils ont récité chacun leur partition en tentant de se démarquer de leurs concurrents.

Soucieux de ne pas donner l'image d'un pugilat à moins d'un mois et demi de la primaire, les prétendants ont toutefois évité de s'adresser directement la parole, y compris les deux favoris Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, placés par le hasard du tirage au sort à deux mètres l'un de l'autre.

Après une introduction d'une minute chacun, les sept candidats ont dressé les grandes lignes de leur programme économique, sans faire d'annonces nouvelles, affirmant leurs divergences sur les 35 heures ou le relèvement de l'âge légal de départ à la retraite.

Nicolas Sarkozy attaqué d'emblée

Premier orateur de la soirée, Jean-François Copé a lancé les hostilités en déplorant la politique selon lui timorée conduite entre 2007 et 2012 par Nicolas Sarkozy. "Il y a dix ans, en 2007, j'avais comme des millions de Français espéré en la rupture que proposait Nicolas Sarkozy pour notre pays (...). Cette rupture, malheureusement on ne l'a pas faite", a-t-il dit en préambule.

Prenant la parole peu après, Nicolas Sarkozy a associé à sa politique ses rivaux, qui ont tous été ministres ces dix dernières années - à l'exception du démocrate-chrétien Jean-Frédéric Poisson. "On a gouverné ensemble pendant cinq ans et nous avons eu à faire face à la crise la plus violente que le monde ait jamais connue depuis 1929", a-t-il soutenu, reprenant là un leitmotiv de ses discours.

>> Voir le face à face Copé - Sarkozy :

Le face à face Copé - Sarkozy
Le face à face Copé - Sarkozy / L'actu en vidéo / 1 min. / le 13 octobre 2016

Alain Juppé considéré comme vainqueur

En dépit de l'ambiance studieuse de la soirée, on pouvait entendre par moments voler les flèches, notamment celle de Bruno le Maire ironisant sur l'expérience de ses rivaux: "Si vous voulez que tout continue comme avant, vous avez tout ce qu'il vous faut sur le plateau".

Conformément à une stratégie arrêtée avant la soirée, Alain Juppé s'est lui contenté de défendre ses positions. Car l'ex-Premier ministre partait avec un avantage sur tous ses adversaires: un statut de favori, construit au cours des deux dernières années et consolidé sondage après sondage.

Alain Juppé, cité par 35% des téléspectateurs comme le plus convaincant, est sorti vainqueur du débat selon un sondage Elabe pour BFM TV réalisé en fin de soirée. Les dernières enquêtes d'opinion lui prêtent désormais une avance d'une vingtaine de points sur Nicolas Sarkozy au second tour, le 27 novembre.

Le maire de Bordeaux devance Nicolas Sarkozy qui est lui nommé par 21% des personnes interrogées. Troisième, Bruno Le Maire avec 15%, suivi de François Fillon (13%). Les trois autres prétendants sont sous les 10%.

>> Ecouter aussi l'analyse dans le Journal du Matin :

Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, François fillon et Bruno Le Maire sont les quatre principaux candidats à la primaire de la droite et du centre en France. [AFP - Dominique Faget]AFP - Dominique Faget
Un premier débat minuté et modéré pour les candidats à la primaire de la droite en France / Le Journal du matin / 3 min. / le 14 octobre 2016

agences/kg/mre

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L'Elysée en ligne de mire

L'enjeu de la primaire au sein de l'actuelle opposition de droite, prévue les 20 et 27 novembre, est majeur: son vainqueur a de fortes chances d'entrer à l'Elysée - le palais présidentiel - au printemps prochain.

Compte tenu du marasme à gauche, les sondages prédisent un second tour de la présidentielle entre le champion de la droite et la candidate de l'extrême droite, Marine Le Pen, puis la défaite de cette dernière au second tour.