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Une plainte contre des Casques bleus à Srebrenica jugée "irrecevable"

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) à Strasbourg. [Citizenside/Alpha Cit/AFP]
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) à Strasbourg. - [Citizenside/Alpha Cit/AFP]
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a douché jeudi les derniers espoirs des proches de trois victimes de Srebrenica. Ils reprochaient à des Casques bleus néerlandais de les avoir abandonnés à leurs bourreaux.

Cette requête est définitivement "irrecevable", a tranché la CEDH en remarquant que la justice néerlandaise avait fait le même constat que le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, à savoir que "les militaires néerlandais ignoraient l'ampleur du massacre imminent".

"Il ne subsiste plus aucune incertitude" quant au rôle joué à l'époque par les soldats de l'ONU mis en cause, a encore souligné la CEDH.

Dès lors, il est "impossible de conclure" que la justice néerlandaise, en décidant de ne pas engager de poursuites contre les militaires, s'était fondée sur des investigations "ineffectives ou inadéquates", ont ajouté les juges européens.

8000 hommes tués

La Cour avait été saisie par les familles de trois victimes du massacre de 1995 - le pire en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, avec près de 8000 hommes et garçons musulmans tués.

Lorsque les forces serbes envahirent la "zone de sécurité", les Casques bleus l'avaient évacuée, mais en abandonnant sur place certains employés locaux.

afp/jgal

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Les arguments des requérants

Les requérants faisaient valoir devant la Cour européenne que, de ce fait, les officiers néerlandais "avaient exposé leurs proches à une mort probable en sachant parfaitement ce qui allait vraisemblablement leur arriver". Ils avaient saisi la justice néerlandaise en demandant l'ouverture d'une enquête pénale contre trois responsables du bataillon de Casques bleus, pour complicité de génocide ou de crimes de guerre.

Mais le procureur avait refusé d'intenter des poursuites, une décision confirmée en appel en avril 2015 au motif que "des condamnations étaient peu probables en tout état de cause", comme l'a résumé la CEDH.