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Le "Donald Trump" philippin remporte l'élection présidentielle

Le candidat à la présidence Rodrigo Duterte au sud des Philippines le 9 mai. [Erik De Castro]
Le candidat à la présidence Rodrigo Duterte au sud des Philippines le 9 mai. - [Erik De Castro]
Le candidat populiste Rodrigo Duterte a remporté lundi l'élection présidentielle philippine, selon un organisme de contrôle du scrutin, après une campagne outrancière.

Maire de la grande ville de Davao (sud), Rodrigo Duterte a séduit des millions de Philippins avec un langage cru et des propositions expéditives sur deux des fléaux de la société philippine: la criminalité et la pauvreté.

Il disposait, tôt mardi matin en heure locale, de 5,84 millions de voix d'avance sur son rival le plus proche alors que moins de 12% des bulletins restaient à dépouiller, selon le PPCRV, organisme de contrôle des élections de l'Eglise catholique, accrédité par le gouvernement pour compiler les résultats.

"C'est avec humilité, une extrême humilité, que j'accepte ceci, ce mandat du peuple", a déclaré Rodrigo Duterte à Davao.

Plus de 38% des votes

Selon les résultats rendus publics par le PPCRV, Rodrigo Duterte a bénéficié de 38,6% des votes, suivi de Mar Roxas, le candidat adoubé par le président sortant, avec 23,12%, et du sénateur Grace Poe avec 21,76%. Ce dernier a d'ores et déjà félicité le vainqueur.

En vertu du système électoral philippin, le candidat arrivé en tête, même sans majorité absolue, est élu président.

Trois décennies après la révolution qui avait chassé Ferdinand Marcos, les détracteurs de Rodrigo Duterte ont mis en garde contre le risque d'une nouvelle phase de dictature et de turbulences.

>> Lire aussi : Au moins 10 morts en marge du scrutin présidentiel aux Philippines

afp/tmun

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Un personnage haut en couleur

Durant sa campagne électorale, Rodrigo Duterte a promis de tuer des dizaines de milliers de criminels, ou encore de se passer d'un Congrès qui n'obéirait pas. Il s'en est également pris aux élites.

Dans un pays dont 80% des habitants sont des catholiques fervents, il a qualifié le pape de "fils de pute" pour avoir provoqué des embouteillages lors d'une visite dans l'archipel.