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Deux organisations islamistes aux discussions sur la Syrie à Genève

Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères russe, a accepté la participation de deux organisations islamistes armés à la délégation de l'opposition.
Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères russe, a accepté la participation de deux organisations islamistes armés à la délégation de l'opposition.
Sans reconnaître leur légitimité, la Russie a accepté mardi que des délégués d'Ahrar al Cham et du Jaïch al Islam, deux organisations islamistes qui combattent le régime syrien, participent à la conférence de Genève.

Le feu vert russe "ne veut pas dire qu'ils ont une légitimité, ni qu'il ne s'agit pas d'organisations terroristes", a souligné le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse à Abou Dhabi.

"C'est notre avis et celui de nombreux membres du groupe de soutien, qui les considèrent comme des groupes terroristes", a ajouté le chef de la diplomatie russe. Moscou et Damas s'opposaient jusqu'ici à leur participation.

Présence "à titre personnel"

Sergueï Lavrov a tenu à souligner que leur présence était "à titre personnel" et avait été acceptée "à la seule condition qu'ils acceptent toutes les exigences de la résolution 2254". Mohamed Allouch, représentant du Jaïch al Islam, se trouve d'ores et déjà à Genève.

L'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura y a ouvert officiellement lundi les négociations de paix indirectes entre une délégation du régime de Damas et une délégation du Haut comité des négociations (HCN), qui représente des groupes de l'opposition politique et armée syrienne.

agences/ptur

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Mission délicate pour l'émissaire de l'ONU

Cette mission d'intermédiaire entre les ennemis syriens est délicate pour l'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura, qui espère des progrès humanitaires concrets sur le terrain pour consolider le processus de négociations, officiellement lancé mardi matin.

Toutefois, le processus, qui vise à engager les deux parties dans des discussions en vue d'une solution politique en Syrie, reste extrêmement fragile et soumis à l'annonce de gestes concrets. La délégation de l'opposition syrienne, extrêmement méfiante, réclame ainsi que l'intégralité de ses exigences en termes de mesures humanitaires soient respectées.

Pour la délégation de Damas, les pourparlers n'ont même pas commencé

"Nous sommes encore dans la phase préparatoire" des pourparlers indirects, a estimé mardi après-midi à Genève le chef de la délégation du gouvernement syrien, Bachar al-Jaafari. Contrairement à l'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura, il affirme que les discussions n'ont pas officiellement commencé.

B. #Jafaari, représentant gvt syrien: "impression que négociations ont commencé est prématurée" #19h30 #SyriaTalks pic.twitter.com/WT4bRKgYTB

— Marc Allgower (@marcallgower) 2 Février 2016




"Les conditions ne sont pas encore réunies", a affirmé l'ambassadeur syrien à l'ONU, au terme d'une réunion de deux heures et demie avec l'émissaire. Staffan de Mistura "a eu l'impression" que les pourparlers avaient débuté, a-t-il indiqué. Selon lui, pour déclarer l'ouverture officielle, il faut la présence des deux délégations au même moment.