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Qui sont les principaux acteurs de l'affaire Kerviel?

Jérôme Kerviel, à son arrivée au tribunal le 18 janvier 2016. [Eric Feferberg]
Jérôme Kerviel, à son arrivée au tribunal le 18 janvier 2016. - [Eric Feferberg]
Le suspense continue dans l’affaire Kerviel. Lundi, la justice a renvoyé au 21 mars toute décision sur un éventuel nouveau procès alors qu'un témoignage-clé est venu enrichir le dossier. Retour sur les étapes de ce long feuilleton.

Dès mercredi, l'ancien trader de la Société Générale continuera également son combat devant la Cour d’appel de Versailles sur le volet civil de l'affaire.

Qui sont les principaux acteurs de cet interminable feuilleton judiciaire?

  • La Société Générale:

Le 24 janvier 2008, la Société Générale annonce une perte colossale de 4,9 milliards d'euros (5,4 milliards de francs). Son PDG de l’époque, Daniel Bouton, explique qu'elle est due à la négligence d’un seul homme "escroc, fraudeur, terroriste, je ne sais pas": Jérôme Kerviel. Depuis lors, la banque n'a cessé d'affirmer qu'elle n'était pas au courant des agissements de son employé.

  • Jérôme Kerviel:

Jeune opérateur de marchés de 31 ans au moment de la sortie de l'affaire, Jérôme Kerviel serait parvenu, selon la Société Générale, à engager frauduleusement jusqu'à 50 milliards d’euros (55 milliards de francs) sur les marchés, soit plus que le total des fonds propres de la banque.

Alors qu'il réussissait à faire des bénéfices - plus d'un milliard d'euros (1,1 milliard de francs) en 2007 -, il a subi une série de revers qui l’ont empêché de rattraper ses pertes, et cette situation aurait conduit l'établissement bancaire à découvrir ses agissements.

S'il n'a jamais contesté les faits qui lui sont reprochés, Jérôme Kerviel affirme par contre que ses supérieurs étaient au courant de ses actions.

  • La commandante de police:

Le 17 mai 2015, Mediapart dévoile le témoignage d'une commandante de police de la brigade financière chargée de l'enquête autour des pertes de l'ex-trader. Une déposition, réalisée lors d'une audition avec un juge d'instruction, qui remet en cause le comportement de la Société Générale dans cette affaire.

"J’ai été saisie de l’affaire le 24 janvier 2008. Ce dossier m’a été attribué alors que je n’avais aucune connaissance boursière", explique-t-elle. Elle admet d’ailleurs s’en être remise aux éléments et témoignages fournis par la direction de la banque. "C'est la Société Générale elle-même qui m’adresse les personnes qu'elle juge bon d’être entendues".

Convaincue de la culpabilité de Jérôme Kerviel en 2008, elle affirme avoir eu peu à peu des doutes sur le rôle de la banque. Durant sa déposition, l'enquêtrice confie d'ailleurs son"sentiment d'avoir été instrumentalisée par la Société Générale".

>> Lire : Les mails qui auraient convaincu l'enquêtrice de l'affaire Kerviel

  • La magistrate:

Dimanche 17 janvier, 20 minutes et Mediapart publient un second témoignage, celui d'une magistrate travaillant à la section financière du Parquet de Paris et chargée du dossier en 2008 et 2012. "Dans cette affaire, il y a des choses qui ne sont pas normales. Quand vous en parlez, tous les gens qui sont dans la finance rigolent, sachant très bien que la Société Générale savait. La Société Générale savait, savait, c'est évident. Evident", déclare-t-elle lors d'une conversation enregistrée à son insu par la commandante de police, choquée par le traitement de paria que lui a réservé sa direction après sa déposition.

Dans son récit, la magistrate parle d'une enquête menée "à charge", sans expertise sur le montant du préjudice et faite dans une très grande proximité avec les avocats de l'établissement bancaire.

>> Lire : Soupçons de partialité dans l'affaire de l'ex-trader Jérôme Kerviel

>> La chronologie de l'affaire Kerviel

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Chronologie Kerviel

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