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Un tribunal pour crimes de guerre au Kosovo ouvrira à La Haye en 2016

L'Armée de Libération du Kosovo (UCK) avait été créée au début des années 1990, avant de participer à la guerre du Kosovo en 1999. [AP Photo/Jerome Delay]
L'Armée de Libération du Kosovo (UCK) avait été créée au début des années 1990, avant de participer à la guerre du Kosovo en 1999. - [AP Photo/Jerome Delay]
Un tribunal qui se penchera sur des crimes de guerre commis par la guérilla indépendantiste kosovare albanaise (UCK) ouvrira ses portes "cette année" à La Haye, a indiqué vendredi le gouvernement néerlandais.

"Cette cour jugera les accusations de crimes graves présumés commis en 1999-2000 par les membres de l'Armée de libération du Kosovo contre des minorités ethniques et des opposants politiques", selon gouvernement néerlandais.

Ce tribunal de droit kosovar sera composé de juges internationaux et installé, à terme, dans les anciens bâtiments de l'Office européen des polices, Europol, à La Haye.

Selon le gouvernement kosovar, le tribunal est une demande des partenaires stratégiques du pays, dont les Etats-Unis et l'UE.

Vote boycotté

Un vote à Pristina sur le sujet avait été boycotté en août par l'opposition: les anciens combattants de l'UCK sont considérés comme les héros par la plupart des Albanais du Kosovo.

Un conflit armé a opposé les forces de Belgrade à une guérilla indépendantiste au Kosovo en 1998-99, poussant l'Otan à intervenir au printemps 1999. Les frappes aériennes avaient provoqué le retrait des forces serbes, et le Kosovo a déclaré son indépendance en 2008.

afp/hend

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"Rapport Marty" en question

L'une des premières tâches du tribunal sera de se saisir d'une enquête pour vérifier les accusations présentées dans le "rapport Marty", publié en 2010 par le Conseil de l'Europe et qui fait état d'exactions commises par des membres de l'UCK sur quelque 500 prisonniers serbes et roms pendant la guerre.

Le rapport évoque notamment un trafic présumé d'organes, prélevés sur des victimes, et met en cause l'ex-chef de la guérilla et actuel ministre des Affaires étrangères kosovar Hashim Thaçi, accusations que l'intéressé a vivement démenti.